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Songs for the Deaf

La moitié de l'ancienne playlist, liée au contenu de ce blog, ayant été engloutie dans les entrailles de Deezer, vous trouverez ici "seulement" quelques titres épars que j'aime, avec des variations aléatoires representatives de mon humeur.

***

De toutes façons personne écoute jamais les playlists sur les blogs, alors...

***


Here, There And Everywhere

25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 19:36

 Ma chère Polly Jean (tu permets que je t’appelle Polly Jean ?),


 

 

Ca fait maintenant quelques années que je suis ta carrière d’un bon œil. Depuis un peu avant « Uh uh her » si tu veux. Et je dois l’avouer, moi j’aime bien ton côté rocker. Rockeuse, pardon. Mais d’un autre coté, tu ne m’as jamais autant plu que sur « Stories from the city, stories from the sea ». Autant dire que mes sentiments vis-à-vis de toi sont assez confus. Quoique non : Je t’aime, Polly, ça c’est une certitude, mais bon, des fois plus, des fois moins. Ce sont les aléas de toute relation.

 

Alors quand l’autre jour, je suis venu te voir sur scène, je ne savais pas à quoi m’attendre. Parce que bon, quelque soit la Polly que je préfère, je n’ai connu que la Polly "d’intérieur". En live, bon, qu’est ce que ca pouvait donner ?

 

Bon, ok, on peut le dire, c’est pas…. La « vraie Polly » qu’on a vu, vu que le concert c’était « PJ Harvey and John Parish » (chose que tu t’es empressée de rappeler a peine arrivée sur scène, annonçant par la même qu’on aurait pas droit à mes titres préférés, mais autant te l’avouer : je m’en doutais.) Mais cela n’empêche que c’était la première fois que je pouvais te voir, comme ça. Tu étais, permets moi de te le dire, ravissante dans cette petite robe. Bon, Pieds nus, aussi. Au moins, on était raccord avec le clip de « Black Hearted Love », le morceau que vous nous avez balancé direct dans les oreilles.

 

Mais bon, quelque chose était… bizarre. Tu étais, certes belle et talentueuse, mais pas tout à fait conforme à l’idée que je me faisais de notre rencontre. Mutine et légèrement bravache.

 

Car vois-tu, PJ, quand je pense à nous deux, je ne te vois pas comme l’allumeuse que tu as incarné ce soir, cette fille qui séduit pour mieux se dérober… comme tu l’as fait, par exemple, dansant aux quatre coins de la scène, durant la partie instrumentale de « A woman a man Walked by », moment profondément bipolaire, ou tu nous hurlais « I want your fuckin’ ass » avant de te mettre à tourner et virevolter comme une danseuse de boîte à musique dans un mauvais téléfilm de Noël.

Non, quand je pense à nous, tu ne te dérobes pas comme ça… mais par contre, bien présente, « entière », tu es là pour t’imposer, pour rappeler qu’on doit compter avec toi et qu’on a pas intérêt à te marcher sur les pieds, parce que sinon… non, pas « sinon tu t’en vas », mais « sinon je vais en chier ».

 

Alors voilà… certes, Ska l’a déjà dit, et je ne fais qu’en donner ma version, mais si j’ai vu PJ Harvey ce soir là, et ait apprécié franchement le concert (sauf quelques passages, ou il y avait une cantatrice d’opéra un peu chiante qui prenait ta place, Polly), ne serais-ce que pour la prestation des musiciens et l’ambiance bastringue de la Nouvelle – Orléans créée à grands renforts de fumées denses et d’éclairages ocre… Ma chance, aussi, de découvrir une salle agréable, même si on y crève de chaud.

Et puis ce fut aussi l’occasion de voir sur scène un demi – Pixies, et ça aussi c’est une chance.

Au final, déambulant, éreinté par la chaleur de la salle et la moiteur du dehors, j’ai réfléchi à notre relation, Polly. Et je me suis dit que ce soir, il y avait maldonne. Donc, promis, la prochaine fois que tu passes, je te redonne une chance, mais ce coup ci, juste toi, moi (et 1500 autres), mais toi seule sur scène, avec ton répertoire à toi toute seule. Et on verra bien si je suis toujours aussi prompt à t’apporter mon amour.


 

Soyez assurée, ma chère, de l’assurance de mes sentiments distingués (soit : bises),


 

Guic’ the old.

 


 

 

 



Plus de PJ et JP au Bataclan ICI, et aussi ICI.

 

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 19:12

Je dois l'avouer j'ai parfois des poussées de Geekisme, comme ça. Entre autres, une très récente, due à la sortie de Guitar Hero On Tour : Decades, à savoir le deuxième épisode de la franchise Guitar Hero TM sur DS.


Pour ce deuxième épisode, ils ont poussé le sadisme à mon égard dans ses derniers retranchements : Indiquer clairement qu'il y avait les Smashing Pumpkins* parmi les groupes représentés, et... foutre la chanson concernée (en l'occurrence Tarantula, issue de l'excellllent Zeitgeist paru en 2007), en titre caché à débloquer.


Autant dire qu'il n'en fallait pas plus pour donner du cœur à l'ouvrage à mes petits doigts gourds, soudain prêts à s'écorcher sur d'inexistantes frettes tel un Pete Townshend virtuel dans un Woodstock vidéoludique : autant dire comme un sale Geek doublement touché par le fait que ce soit un jeu de qualité et le fait que ca lui tient à cœur de réussir à jouer virtuellement des morceaux qu'il chie au troisième accord dans la réalité.


Ceci dit, j'ai eu l'occasion de faire tester l'objet à quelques connaissances, qui, bien qu'y ayant pris un certain plaisir, m'ont abreuvées de questions toutes plus interessantes mais trop sérieuses les une que les autres. Alors, quitte à tenter d'y répondre, autant le faire ici, au cas où ça intéresserait des gens. Sait-on jamais.


Bon, déjà je vais régler un truc direct, la version DS, c'est 4 boutons, et le stylet pour gratter les cordes sur l'écran tactile, donc bon, question  « je me mets en situation et je fais comme si j'étais une Rock Star » c'est plutôt moyen. Surtout qu'en plus tu regardes tes mains en jouant, donc question situation on est plus proche du conservatoire Hector Berlioz de Bourguoin-Jallieu section 6 - 8 ans que de Tom Morello.




D'autre part un simple détail : je vous parle du volume 2 que je trouve personnellement bien supérieur en bien des points au volume 1, ne serais-ce que pour les raisons suivantes : Ajout de la possibilité de choisir sa place entre guitare lead ou guitare rythmique/basse, donc 2 fois plus de partitions (pour les memes morceaux, ok, mais comme ca on s'amuse plus longtemps), possibilité de débloquer et de choisir entre des tonnes et des tonnes de grattes toutes plus délirantes (et accessoirement moches**) que dans le 1 ou de vrais modèles Gibson étaient dispo et c'est tout. Ajout d'infos autres que le titre, l'auteur et la durée des titres (genre carrément un petit historique des titres)...


Un seul défaut : comme son titre l'indique, le jeu s'organise par décennies, en 5 niveaux (5 scènes) on passe de « Aujourd'hui » à la scène 1970, donc, bon, ben les premiers niveaux sont un peu pourris, chutant de Charibde (Fall out boy) en Scylla ( Tokio Hotel) et sur ces scènes seuls les rappels (Foo Fighters et Red Hot) tirent leur épingle du jeu, et encore.


Bon, les grandes questions maintenant...


A qui s'adresse ce jeu ?


Aux geeks. Aux maniaques de jeu vidéos, certes, mais aussi aux Geeks musicaux qui ont envie de tripper en écoutant des bons trucs. Et des moins bons par la force des choses. C'est via cette seconde catégorie que je me suis fait avoir, moi.


Est-ce que ca apprend à jouer de la guitare ?


Non, bien sur que non, et de toutes façons ca n'en a pas la prétention... L'humour y est trop présent, les jeu reprenant tous les clichés du rock avec un second degré manifeste : les guitaristes mecs sont à choisir entre un hardos, un keupon, un sous-Cobain (un crado quoi)... Ton manager est forcément véreux, les organisateurs des concerts sont totalement à la masse... C'est clair que c'est pas une méthode assimil de la six-cordes qu'on te présente.


Mais... Mais quand on commence à triturer l'écran tactile dans les niveaux difficiles... on commence un peu à toucher au truc. Au truc dans le sens ou , d'un part on commence à être un peu obligé à développer son écoute pour distinguer la guitare et ce qu'on joue au milieu du marasme des groupies et du reste du groupe, on commence à se sentir obligé de tirer les grandes lignes du morceau, ne serait-ce que d'un point de vue rythmique, et puis bon, il y a aussi le simple fait que bon on écoute des trucs qu'ils sont bien et même parfois un peu compliqué (le Joe Satriani qui sert de rappel sur la scène 80's est déjà déclaré morceau de merde que j'y arriverai pas.)


Et en toute honnêteté (là je juge par rapport aux quelques morceaux présents que je sais jouer dans la vraie vie sur une vraie guitare avec des cordes qui font mal aux doigts) quand on touche au niveau expert le jeu arrive à faire des trucs qui sont ... plus complexes que quand on joue de la vraie gratte. Prenez le Breed de Nirvana : c'est principalement des accords de puissance. Sur une vraie guitare, on peut changer de cases, glisser sur le manche, et ca fait pas le même son. Ben sur GH (on va dire GH maintenant, d'accord ?) non, ça on peut pas, on peut que changer de cordes. Donc c'est le bordel. Quand le jeu veut suivre le morceau au moindre changement prêt au lieu de tenir un accord et de le glisser ben non là on part dans un imbroglio de doigts et de combinaisons de touches qui confine à l'absurde, qui s'achève dans le meilleur des cas par une fracture de l'auriculaire, dans le pire par un début de schizophrénie parce que le cerveau réussit plus à suivre.


Résultat, au final le jeu est parfois plus compliqué que le morceau réel et on risque d'avoir droit d'ini quelques années à l'invasion de légions de petits pros de la technique aux doigts souples comme des colonnes vertébrales de gymnastes chinoises, mais bon, dénés du moindre sens de la composition: vive les tribute band de branleurs de manches.


Dans ce cas là, quelle utilité ?


Moi j'en vois une, toute simple, toute con : faire découvrir des trucs. Rien que moi, j'ai (re) découvert des trucs. Du bon (Stray cat strut, I know a little, ou All right now qui rentre dans la catégorie « je connais depuis toujours mais pas foutu de savoir ce que c'est »), du moins bon (You give love a bad name, The Middle...)


Mais imaginez ce qu'il en est de quelqu'un qui ne s'interesse pas trop à la musique, en dehors de ce qui passe à la radio disons. Avouons que, quand même, le jeu est agréable, et qu'en plus, ben on dira ce qu'on voudra, se la péter à la gratte (même factice) c'est délirant. Eh bien, qui sait, peut être que, ici ou là, un morceau particulier retiendra l'attention du joueur, un sur lequel il s'amusera plus, ou simplement qui claque à l'oreille.


Quand je vois le plaisir que je prends à « jouer » La Grange de ZZ Top, je me dis qu'il faudrait vraiment n'avoir aucune sensibilité pour ne pas l'apprécier.

Certes, ce n'est pas un moyen « conventionnel » d'en arriver au Rock, mais qui y est jamais arrivé par un moyen de ce genre ? Pas moi en tous cas.


Au final, donc, un moyen agréable de passer le temps tout en étant un semi autiste que votre voisin de TGV regarde, intrigué.


Enfin bref...Le débat reste ouvert (alimentez le...), mais l'idée de ce genre de jeux, avouez qu'elle est pas mauvaise.


Et puis admettez que question ouverture d'esprit ca réalise un travail conséquent : croyez vous que j'aurais jamais imaginé gueuler « ouah putain 100 % sur Linkin Park !!! » ou me dire « Tiens, par moments Tokio Hotel ça ressemble un peu à Placebo » ??


Bon ben on finit avec la playlist des titres que je viens d'évoquer, OK?





* Corgan a d'ailleurs décidé que le nouveau single du groupe sortirai sur... Guitar Hero World Tour, la dernière née des versions consoles de salon (avec tout, micro, batterie et tout, j'connais même un type qui envisage de le sortir dans la rue et de jouer comme ça pour la fête de la Musique.)


** Ma préférence allant pour l'instant à la « Glue mashup » vieille gratte défoncée de partout, seul problème : elle est violette.

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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 19:25

Une lourde semaine de non-travail, un week end qui s'annonce ensoleillé mais dépourvu de toute activité prévue... On va quand même pas passer le WE à rattraper son retard en séries américaines, ce serait dommage.... Pourtant, même la perspective d'aller dilapider son salaire durement acquis au non-travail en disques et en livres ne m'excite même pas.


Et puis le hasard guide mes pas (enfin, le hasard), chez Arbobo, qui annonce un concert de Siobhan Wilson dans un bar du XIXème.


Siobhan, suffit de lire arbobo et on ne peut pas l'ignorer. Articles, invitations à rejoindre des groupes de fans sur Facebook, c'est clair, arbobo adore et il veut qu'on connaisse.


Bon, j'irais faire un tour.




J'arrive à l'Abracadabar tranquillement, avec un petit quart d'heure d'avance sur l'horaire prévue. C'est le moment des balances, bon, je me prends une bière, me pose, regarde les musiciens se mettre en place, jouer quelques notes, bouquine un peu, sors fumer une clope, tourne en rond, arbobo n'arrive pas, reprends une bière parce que ca fait plaisir des tarifs aussi bas, refume une clope, attends, rencontre arbobo, on discute, Siobhan se joint à la conversation, elle parle français avec un léger accent qui la rend vraiment craquante, et au bout d'un moment, alors qu'on parle Pixies avec arbobo je crois, le concert commence.


Et dès le premier morceau, je me mets à penser à... High Fidelity (oui, encore !!) A une scène précise du film, celle ou les trois losers sont subjugués par Marie De Salle. N'ayant pas trouvé de vidéo sur YouTube, sinon en espagnol, seuls les monomaniaques comprendront la référence, je m'en excuse.


Dans la foule de 12 personnes venues assister au concert, le silence se fait, tous les yeux sont fixés sur Siobhan... qui s'avère être une artiste des plus paradoxales. Elle rayonne mais est particulièrement timide. Elle a une voix splendide mais qui tremble dès qu'il s'agit de s'adresser au public. Elle joue de la guitare avec un talent certain tout en passant une majeure partie du temps à essayer de se cacher derrière elle.


Pourtant, dans la salle, tout le monde n'a d'yeux que pour elle (malgré 3 musiciens très doués en backing band). L'ambiance s'installe, vibrante, émouvante, rendant grâce à un répertoire magnifique, et en demi-teinte. A l'image de cette salle sombre, à peine éclairée par la lumière du dehors, et dans laquelle un unique spot éclaire Siobhan... On ne saurait dire quel est le but de ses chansons. Pendant une minute on se dit qu'on va chialer, la suivante on s'imagine déjà, par un après midi de mai ou Juin, allongé dans l'herbe à rêvasser en écoutant « Winter Song »... Quoiqu'il en soit, on se laisse transporter, agréablement, par la musique, par la voix, par ces textes (dont je ne comprends qu'un mot sur 3).


Bon.... je sais. Ces photos sont toutes pourries. Mais 1) Je les ai fait avec mon portable (je sais c'est mal) et 2) Pour une fois que je pique pas mes photos sur le net pour une chronique de concert....


Et, à un moment, oui, il faut bien que ça arrive, le concert s'achève. Siobhan pose sa guitare, et on revient à la réalité. A ce métro qu'on va devoir aller prendre. Mais on a vécu un grand moment, avec un artiste douée et simple, qui s'enquiert de savoir si on a aimé le concert, et à laquelle on ose pas vraiment avouer que... Oui, on a adoré le concert. Oui, on la trouve géniale, on trouve qu'elle a un talent extraordinaire (la pauvre, elle parait déjà si timide sur scène on va pas lui asséner ça au sortir de la scène...) Et que, si on reconnaît qu'elle devrait avoir du succès, un succès monstre, en toute logique.... On souhaite égoïstement, au fond de soi, que non. Pour continuer à la voir en concert comme ça, dans cette ambiance intime, ave pas plus de 15 autres quidams. Pour se sentir comme ça, bien. Privilégié. Chanceux.


Mais il faut redescendre la Seine, maintenant, retourner au métro, tranquillement.  En pensant au soleil, quand on pense à Siobhan.


(Et là, face à cette chute, je me demande combien de dizaines de personnes l'ont déjà utilisée.)


Donc il me reste plus qu'à vous laisser avec Siobhan... Faute de vidéo digne de ce nom sur YouTube, je vous laisse donc avec son Myspace.

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 14:05
La façon par laquelle on arrive à découvrir un groupe, un morceau, un livre, bref un truc qu’on pourrait qualifier de culturel, enfin, les façons, sont multiples. Un conseil, un prêt, le hasard, peuvent changer votre vision des choses, votre vie, vos gouts.

Bon, on arrête avec l’intro Amélie Poulain, et on redevient Rock n’ Roll. Vous savez (maintenant) bien que mon groupe fétiche, les Smashing Pumpkins, je les ai découverts en piquant une cassette à ma sœur. Beaucoup de groupes, de trucs comme ça, je les ai découverts par hasard, par chance. Penchons nous maintenant sur le plus gros coup de foudre de mon existence : les Pixies.


 
Les Pixies, à la maison ,tranquille.


En 1987/88, les Pixies, quartet Rock de Boston, fait parler de lui dans la scène indé américaine. Ils ne le savent pas encore, mais ils participeront en grande partie à la survie du rock à travers les années 80. Après un mini album de 8 titres, déjà foutrement réussi, Come on Pilgrim, ils sortent leur premier « vrai » album : Surfer Rosa. Les deux sont aujourd’hui réunis en format CD (coupons court à toutes les discussions sur la distinction entre ces deux albums). Sur cet album, la chanson la plus connue des Pixies. Mais surement la moins représentative du reste de leur œuvre. La preuve : tout le monde l’aime. Franck Black (oups, Black Francis) y chanterai presque juste, sa guitare est presque accordée… mais surtout, on serait presque dans le studio.



La guitare débute, presque lente pour les Pixies, 3 accords, en boucle. Le cœur des sirènes et ses « wouhou » commence, derrière. Puis la batterie sonne les trois coups, et l’affaire est lancée : La basse de Kim Deal, la Les Paul de Joey Santiago et la voix de Franck Black Jr., 4eme du nom commencent leur œuvre de destruction presque simultanément. Quelque 3 minutes 30 plus tard, il ne reste plus rien. Quelques « Wouhou » résiduels en écho au cœur du silence, la seule chose à laquelle se rattacher en ce studio déserté simultanément par tous ses musiciens. Il ne reste bientôt plus rien. Vous, et… le silence le plus bruyant que l’on peut entendre. Celui là même qui prend la place des marteaux piqueurs qui s’acharnent à réduire en miettes le bâtiment voisin de votre lycée.


 

En 1996, un jeune auteur du nom de Chuck Palahniuk publie un premier Roman remarqué : Fight Club. Le narrateur (dont on ignore le nom mais que nous appellerons Jack pour plus de facilité) est un jeune cadre moyen, agent d’assurances. Sa vie aussi, est cadrée, et très, très moyenne. Il est atteint d’insomnies, mais découvre que pleurer est la solution à son problème. Alors, tous les soirs, il se rend dans un groupe d’entraide aux personnes malades, voire en phase terminale. Lundi, cancer des testicules, vendredi anémie falciforme. Il rencontre alors au cours de ces réunions Marla Singer, tricheuse, tout comme lui, qui vient là parce que « c’est plus distrayant que le ciné et en plus il y a du café gratos ».  Alors qu’il voyage de ville en ville en avion, dans sa vie à usage unique, il rencontre un représentant en savon un peu barré : Tyler Durden. De retour chez lui, il trouve son appartement réduit en cendres : il décide d’appeler Tyler. Ce soir là, nos deux compères, passablement éméchés, se colleront des droites sur un parking miteux : c’est la création du Fight Club. Contrairement à ce que j’aurais cru avant lecture, ce synopsis ne rend pas le moins du monde compte de la force de ce livre… Subversif, décadent, fort, marquant. Un style, qui plus est, puissant, qui porte le lecteur là ou il ne voudrait pas aller, mais de son plein gré. Tous les termes ont finalement été accolés à ce bouquin… Nihiliste, Anarchiste, nietzschéen… Pompeux et superflu : ce livre n’est ni plus ni moins que la cristallisation par écrit de toutes les rancœurs, les haines adolescentes, mise en place par un adulte qui sait très bien ce qu’il fait. Un petit génie de la plume. Un mec qui a un gros, gros problème. Et en plus c’est la découverte du « style Palahniuk ». Un mec qui sait vous faire lire une description, une énumération de 3 pages sans que vous vous lassiez, et même en vous surprenant. Des Gimmicks qui structurent le bouquin. Des phrases chocs. Des slogans pour une nouvelle révolution, qu’on ne fera jamais. Une destruction qu’on osera jamais mener à bien. Il n’est ni envisageable ni utile de préparer une révolution dans un monde aussi codé et figé que le notre. Je vous préviens c’est pas joyeux :

 

« Vous n’êtes pas votre travail, vous n’êtes pas votre compte bancaire, vous n’êtes pas votre voiture, vous n’êtes pas votre portefeuille, ni votre putain de treillis, vous êtes la merde de ce monde prête à servir à tout. »


« C’est seulement lorsqu’on a tout perdu qu’on est libre de faire tout ce qu’on veut. »


« Une issue de secours à 9000 mètres d'altitude: l'illusion de la sécurité »


« La publicité nous fait courir après des voitures et des fringues, on fait des boulots qu'on déteste pour se payer des merdes qui ne nous servent à rien. On est les enfants oubliés de l'Histoire. On n'a pas de but ni de vraie place. On n'a pas de grande guerre. On n'a pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle. Notre grande dépression, c'est nos vies. La télévision nous a appris à croire qu'un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rockstars, mais c'est faux et nous apprenons lentement cette vérité. »


« Nous sommes les sous-produits d’un mode de vie devenu une obsession. J’ai envie de loger une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui n'étaient pas foutus de baiser pour sauver leur espèce. »

 

En 1995, David Fincher, déjà réalisateur du troisième volet d’Alien, qui à l’époque était encore une trilogie (je vous parle d’une époque ou Ripley était encore morte, vous vous rendez compte, ça remonte), réalise Se7en, avec Brad Pitt jouant un jeune flic pêchu affrontant un serial killer qui tue dans l’ordre des péchés capitaux (splendide, c'est-à-dire complètement barré, Kevin Spacey), et Morgan Freeman, qui joue le rôle du vieux flic black à deux doigts de la retraite l’aidant (c'est-à-dire qu’il joue … Morgan Freeman. A la rigueur Danny Glover).



Pour son film suivant, il décide d’adapter Fight Club au cinéma. Jack sera incarné par Ed Norton (American History X), et Tyler, par Brad Pitt (Se7en). Marla Singer sera incarnée par Helena Bonham Carter, pas encore mondialement connue, et pas encore femme de Tim Burton, mais déjà impressionnante dans un rôle d’hystérique semi malsaine.


 

Ce film est pour moi un film culte. L’histoire est assez bien adaptée, le film reste rythmé, même s’il est très intrigant… En effet l’histoire est telle qu’on peut y distinguer quatre grandes parties, qui s’imbriquent parfaitement, chacune répondant avec exactitude aux questions posées dans la précédente, en posant de nouvelles… Bref, j’adore ce film. C’est surement le film que j’ai vu le plus souvent (avec Pulp Fiction).


Ce qui rend ce film extraordinaire (outre le jeu des acteurs, plus impressionnant à chaque nouveau visionnage, du grand Ed Norton), c’est son côté film à clé. A savoir que ce film est à regarder en intégralité pour émettre un jugement, la dernière demi-heure vous faisant revoir toute votre lecture du film… Et vous encourageant à le revoir. Que serait Usual Suspects sans ses 5 dernières minutes : un film de gangsters minables, et c’est tout. Là c’est pareil, ce film se regarde ENTIER.

 

« Alors, allez vous me dire (ou pas, si vous vous en tapez), OK, le rapport entre le film et le bouquin OK, mais les Pixies ils viennent faire quoi là dedans ? Rien à voir… »


Eh bien en effet… Ce film n’a rien à voir avec les Pixies. Mais pour moi, les Pixies ont tout à voir avec ce film, oui, je sais, je joue sur les mots. C’est grâce à ce film et à sa magnifique scène de fin que j’ai découvert ce groupe, et Where is my mind ?, chansons des Pixies que ce film a rendu phare dans leur répertoire (elle n’était jamais sortie en single avant, et c’est pourtant ce titre qui est celui connu de tous, pourquoi à votre avis ? Demandez à un fan des Pixies, il vous citera pas forcément celle là en référence direct, Debaser sortira plus facilement…).

 

Ce film, je l’ai découvert un an après sa sortie je crois. Mes potes de lycée étaient allés le voir au ciné. Ils l’avaient trouvé bien. Un an plus tard, peu convaincu (toujours) par cette histoire de club de boxe clandestin, je louais ce film (oui, on avait une carte de Vidéo Club à l’époque). Un quart d'heure après la dernière image du film, je pense, je n’avais pas encore retrouvé mes esprits. Et si je le connais aujourd’hui par cœur, je prends toujours plaisir à le revoir. Ne serais-ce que pour lui rendre hommage. Ne serais ce que parce que je lui dois ma passion pour les Pixies. Ou pour Chuck Palahniuk.

Qu’eux aussi je connais maintenant presque par cœur et retrouve avec toujours autant de plaisir, chez moi ou… sur vos blogs.


Attention: c'est un spoiler (et encore, qu'à moitié, meme pas), mais c'est si beau. Et vu qu'il l'a réclamé, ce qui ne se fait pas... Mais qu'il le mérite vu que c'est lui qui a retrouvé cet extrait, remercions Thom


  

« On est une génération d'hommes élevés par des femmes, j'pense pas qu'une autre femme soit la solution à notre problème »

Tyler Durden

Plus d'enseignements sur Chuck Plahniuk chez Systool:

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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 13:12

Cette chronique est dédiée à Alex La Baronne, dont la critique de l’album des Bishops m’a fait découvrir ce groupe. Elle seule peut être tenue responsable de ma non – appréciation du concert.

Ce concert présente à mes yeux une particularité importante : c’est la première fois que je vais à un concert sans vraiment connaitre par cœur tous les titres du groupe etc… mais juste à la lumière dune écoute rapide de l’album (merci Deezer)

 

18 h 30, la nouvelle tombe sur le télescripteur de poche qu’on appelle aussi parfois portable… elle ne viendra pas. Bronchite. Du moins c’est ce qu’elle dit. Peut être qu’en fait le concert de ce soir la branche pas plus que ça. Par volonté de ne pas m’auto gâcher ma soirée, j’arrête là mes suppositions. Logique.

 

19 h, je retrouve mon fidèle compagnon Thomas, et son fidèle destrier une Clio blanche qui démarre quand elle l’entend). Direction le Ninkasi Kao, son bar, sa salle de concert de 600 places d’après le videur. Bon, auparavant, on fait, pour cause de mauvais virage, un petit tour sur le périf, tout ça, mais on arrive devant les portes du Kao à 20 h 15, pour une ouverture des portes à 20 h 30…. Tranquille.

Nous entrons dans la salle. Triple surprise : 1/ C’est « Déjà vu » qui joue en premier. 2/ C’est pas vraiment une première partie, plutôt 2 concert d’environ une heure. 3/ La bière est bonne, et à 2,50 le demi. (OK, c’est le prix d’une bière dans n’importe quel Ninkasi mais j’aurais cru que ca augmentait pour les concerts. Bref.)

Première impression… Merde, j’aurais du repasser chez moi, parce que le coté pantalon à pinces chaussures de ville chemise… C’est pas le genre de la maison ce soir. Seconde impression… Merde, on a du bien feinter les vigiles, ou je sais pas, mais il était ou le panneau « Fosse réservée aux porteurs de Converse All Stars ?? ». Bref, 2 bières, on se fait notre trou en faisant peur aux groupies (« Oh la la ils fument des cigarettes en intérieur !! » Ouais on a un coté Bad boys vachement prononcé nous.)


Bref à 21 h rentre sur scène Déjà Vu.



Perfecto, jean délavé, converses. Mais qu’est ce que je fous ici ?  Quiconque a déjà entendu un album de Luke, a le sens du sarcasme et est de mauvaise humeur (oui, elle n’est pas venue je vous rappelle !!) dira que ce groupe porte foutrement bien son nom. Mais… Au bout de quelques titres, on se laisse porter. C’est pas du grand rock, c’est pas super innovant, c’est de la pop un peu musclée, on sent que le groupe est content d’être là et de jouer pour nous.

Dans les premiers rangs (oui, j’ai oublié de préciser, on commence à s’habituer au second rang avec Thomas, c'est-à-dire juste derrière les jeunes filles célibataires (et qui n’ont donc personne sur les épaules de qui monter pour montrer leur seins au chanteur), quelques groupies hurlent gentiment le nom du chanteur (François je crois… Rock n’ Roll comme prénom), mais le groupe s’amuse et voilà. Donc finalement nous aussi. Le groupe quitte la scène dans un déluge sonore, le chanteur est monté sur la grosse caisse, le guitariste et le bassiste délirent tous les deux… J’aile sourire à la fin, j’ai pas vu leur set passer… et j’ai rien compris aux paroles (en Français pourtant) et je suis déjà à moitié sourd.

Entracte… Pendant que Thomas est parti rechercher des bières, je lui envoie un texto pour lui dire qu’elle rate quelque chose. Et lui faire comprendre ainsi, avec la délicatesse d’un ragondin mort dans une discothèque que je m’amuse quand même. Oui, je suis pas mesquin pour deux sous ce soir.


 

Entrent sur scène, vers 22 h 15… The Bishops.



D’ailleurs, grâce à eux et à leurs petits costards classe je me sens moins seul en tenue de bureau dans la fosse… J’avais jamais vu un trio sur scène :  Et ben c’est super difficile quand on est plein centre de la scène second rang. On peut voir soit le guitariste (à gauche, déchainé), soit le batteur (en face, plein centre), ou le bassiste (à droite, qui fait des petits pas bizarres), mais pas tout en même temps. C’est extrêmement frustrant en fait. Les deux frontmen assument pleinement leur condition de playmobil – rock stars et, heureusement pour nous, Pete Bishop passe une bonne partie du concert à venir provoquer la foule, la gratte pointée sur la foule telle une kalashnikov british arrosant la foule de salves de décibels (oui, j’étais d’humeur lyrique).


Comme j’ai du écouter l’album qu’une ou deux fois avant d’aller à ce concert, je peux pas vous dire tiens ils on joué ca puis ca… Mais Mike était à fond avec petites danses ridicules et positions de bass-hero à l’appui, le batteur suit tranquillement son bonhomme de chemin, en marinière, derrière sa batterie…

Mais en tout cas, les voir sur scène fut très agréable, ils ont ce que j’appellerais… des bonnes gueules d’anglais, sont très marrants à voir (c’est un peu n’importe quoi, allez les voir sur scène, vous aussi l’expression playmobil Rock n’ Roll vous viendra à l’esprit directement). Tout ce que je peux vous dire, quant aux chansons, c’est que toutes passent très bien, rythmés, encore plus que sur l’album. La volonté de jouer sur des amplis pourris dont le son est relayé aux grosses enceintes y est vraiment pour quelque chose dans ce son très 60’s…

Seule chose que je peux vous dire quand à la playlist : Breakaway fut le dernier titre du set (avant rappel), et celui-ci avec les deux titres du rappel est parmi les quelques titres qui m’avaient vraiment sauté à la gueule pendant mon écoute. Et je peux aussi vous dire que si vous avez l’occasion de les voir sur scène… Foncez, c’est un bonheur.

 

Je suis donc sorti de ce concert, finalement assez vite expédié, vers 23 h 15 tout sourire malgré son absence, la tête pleine d’airs qui restent vraiment comme on en fait plus depuis longtemps… Et sans aucune rancune à avoir à l’égard d’Alex la Baronne. En même temps, vu que c’était un concert gratuit, c’aurait vraiment été mesquin de ma part. Et avec la ferme intention de, quand même, m’acheter une paire de Converse.

 

PS : Si tu te reconnais dans la description d’elle, je te présente toutes mes excuses pour cette exposition non désirée. Mais en même temps ca m’étonnerait que tu passes si tu es elle. Je te rappellerai.

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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 14:29

Tout d’abord, je tiens à dédier cet article à Chtif. Ce concert est celui d’un groupe qu’il m’a fait découvrir, et j’y suis allé avec la place que je lui ai rachetée, en utilisant sa méthode pour passer un bon concert.

19h30 : MacDo de la place de la Guillotière. Avec Tom, on prend notre repas du soir… Et démarrage.

20h00 : Après avoir tenté 5 parkings, on en trouve 1, on s’installe… On doit redescendre, remonter, tourner à droite… au bout d’un moment on trouve la foule des Nuits de Fourvière. Il y a masse de monde qui attend pour rentrer.


Finalement, on rentre. Le décor se prête apriori extraordinairement bien à l’ambiance « religieuse » d’Arcade Fire, on se rendra compte plus tard que  ce n’est pas qu’a priori… Après une hésitation de quelques secondes, on se place dans la fosse… Au second rang pour être précis. Le couple d’italiens affalés sur les barrières devant nous nous laisse… 10 cm pour se placer sur les marches. Allez, plus qu’1h/1h30 à attendre…on va aller se chercher une bière.

 

21h 20 / 21h 30: Herman Düne rentre sur scène. La preuve, ils nous le disent : « Hello, we are Herman Düne ». En première approche on flippe un peu, parce qu’on a cru voir arriver sur scène les Bee Gees. Mais il ne faut jurer de rien, et chacun se distingue : le bassiste, qui parait tout droit issu de chez Deftones suit sa ligne sans sourciller, le batteur qui s’est déguisé pour l’occasion en membre de Franz Ferdinand (petite veste à épaulettes tout ça…) s’amuse sur sa batterie Ringo Starr (4 – 10 ans) et le chanteur/guitariste se démène, comme celui derrière lui sur ses percus…



"Hello, We are Herman Dune"


Ce qu’ils nous offrent est surprenant, une sorte de country cuivrée qui n’est pas sans rappeler La Maison Tellier, mais avec un chanteur qui a la voix de Brian Molko… Bref une première partie fort agréable, qui donne envie de mieux connaitre le groupe. « On va vous jouer une dernière chanson, celle-ci ne parle pas de Rome. Elle s’appelle Leaving New York City » Alors j’ai beau pas être sur du titre, je vous jure qu’il nous a sorti ça. J’ai pas compris, mais je crois pas être le seul. Le temps d’annoncer le venue de « The Arcade Fire » et ils s’en vont, nous laissant agréablement surpris.


C’est alors le moment de flottement… Les roadies débarrassent les instruments d’Herman, et préparent le décorum, l’écrin dans lequel Arcade Fire va se placer…. Un décor fait de néons chamarrés… Des tuyaux d’orgues qui pendent du plafond, des instruments bizarres qui font qu’on se pose des questions : le mégaphone, OK, mais les casques de moto avec du scotch, ils s’en servent à tous les morceaux ?


Mais l’on est en territoire connu… la bible de néon symbolique du dernier album est partout.


Bref dans la fosse (je rappelle qu’on est au deuxième rang), on spécule sur le morceau d’ouverture, sur le contenu du rappel… Et ils rentrent. Vu qu'ils sont maintenant 10 ca en fait du monde. Deuxième surprise, Win Butler s'est coupé les cheveux: on dirait Josh Homme période "Lullabies to Paralyze"..


22h 05. Les Arcadiens prennent possession du théâtre de Fourvière. Win tient la basse, chacun s’installe, quelques notes, quelques larsens, et le concert débute (logiquement) par Black Mirror… On se laisse porter, et le vent lyonnais qui se lève vers la fin du morceau finit de faire frissonner une foule déjà acquise. Parce qu’on est jamais trop sur, le groupe (la troupe plutôt, parce que bon, ils sont quand même dix sur scène) nous assène direct un  No cars go en forme de chevauchée sauvage… ca y est le public commence à changer d’allure… les « ouh ouh »  sont légion, et Fourvière fait les chœurs. Mais merde, ils sont en train de griller direct leurs meilleures cartouches ou quoi? Faux, faux, complètement faux.


L’ambiance se calme alors… mais pas pour très longtemps. En effet, Régine s’avance pour se lancer dans un Haïti envoutant. En petite vahiné mutine, elle charme le public, tandis que la ballade s’écoule… pour laisser place à un rageur Poupée de Cire Poupée de Son qui finit de dynamiter Lyon. Pendant cinq minutes au moins, tout Fourvière aura été amoureux de Régine Chassagnes.


Franchement, j'ai même pas envie de mettre un commentairehumoristique la dessus...


A partir de là les choses se brouillent un peu pour moi, j’ai pas tout retenu, pour la simple raison que ca y est, on est dedans, le concert on ne l’écoute plus, on le vit… mais le groupe nous offre une grande partie de Neon Bible, entrecoupée par Neighbourhood  #1 (Tunnels), magnifique, #2 (Laïka), géniale, et Intervention, divine.(et c’est d’ailleurs sur Laïka qu’on a compris à quoi servent les casques de moto : à n’importe quoi).


Si les morceaux du premier album sont à chaque fois un joyeux bordel, ou les musiciens se coursent pour se jouer du tambour les uns sur les autres, se battent, tapent trois cymbales avant de retourner faire un tour, ceux du second album (qui sont plus posés, déjà, musicalement) sont beaucoup plus cintrés sur scène. Eh oui, cet album a, comme on dit, les défauts de ses qualités : très produit, il est splendide, mais ne laisse pas beaucoup de place à l’improvisation et à la folie qui a fait la réputation du groupe. Mais on retiendra des morceaux impressionnant de maîtrise, une foule qui suit, heureuse d’être là, qui saute, qui danse… et l’unique slam du concert, sur Laïka, et on félicite ce type quand même.


Cependant, l’ardeur de Win Butler à revisiter ses propres chansons fait effet, chaque chanson ou j’ai eu le malheur de penser, au début, « celle là je l’aime pas trop », était à la fin gratifiée d’un Whaaaaa d’extase de ma part. En ce sens, un grand coup de chapeau pour Windowsill, dans une interprétation calme, certes, mais hargneuse et pénétrée. On se laisse porter par le concert, tranquillement, quand Régine (dont le prénom aura été hurlé bien 500 fois durant le concert) nous annonce : « bon, ceux qui sont dans le fond, si vous envisagez de vous lever et de bouger, va falloir pas trop tarder !! ». Et c’est parti pour une fin de set enflammée, 100% Funeral : Neighbourhood # 3 (Power Out) puis l’apothéose Rebellion (Lies). Le public n’a jamais été plus dynamique que maintenant, ca bouge dans tous les sens, Win Butler vient faire un petit tour pour saluer son public, je sue mais j’m’en fous ©


On nous laisse pas le temps de redescendre que déjà ils quittent la scène… pour mieux y revenir dans les 5 minutes.

Bon, les photos sont pas de moi....


Keep the car running… mais on demande que ça ! Continuez de jouer les gars, faites nous un rappel plus long que le concert, on s’en fout, épuisez votre répertoire, faites des reprises, continuez !!! Mais non. Win Butler nous souhaite une bonne nuit avant d’achever le concert sur Wake up (notez l’ironie de la chose…) Encore un morceau que je n’aimais pas trop, mais qui… Le public chante, fait Whoho, et danse carrément sur le boogie qui achève ce morceau splendide (au passage je remercie ma voisine de droite grâce à qui , en partie, j’ai passé une excellente soirée). Le théâtre s’éclaire de nouveau, on repart tandis qu’une partie du public reste à faire Whoho dans l’espoir du retour d’AF. Finalement, il n’aura manqué que Crown of Love pour rendre ce concert parfait.


On s’en retourne, je suis à moitié sourd mais je m’en fous.


Le dur (mais encore incomplet alors que je tape ces lignes) retour à la réalité s’effectuera en troisa temps : la Clio de Thomas, le réglage du réveil et aaaaargh… la sonnerie du reveil.


Bref, un concert pareil, c’est beau. Mais le mieux, c’est que ce n’est pas un concert sans conséquence. Maintenant, quand je réécoute Neon Bible, je frissone, je réalise à quel point cet album est … une pure beauté.



Bref, merci Win, merci Régine, merci Thomas… et merci Chtif ;-)
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