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Songs for the Deaf

La moitié de l'ancienne playlist, liée au contenu de ce blog, ayant été engloutie dans les entrailles de Deezer, vous trouverez ici "seulement" quelques titres épars que j'aime, avec des variations aléatoires representatives de mon humeur.

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De toutes façons personne écoute jamais les playlists sur les blogs, alors...

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Here, There And Everywhere

9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 17:00

Cet article est prévu depuis longtemps, mais il a fallu que les événements me poussent au cul. Depuis a création de cette rubrique, je sais que mon top 5 Smiths invitera Thomas, et je ne vous cacherais pas que quand il a décidé de fermer le Golb, ma première (bon, ok, seconde) pensée fut « Mais, et le top 5 des Smiths alors... »

Et quand il l'a rouvert c'est lui-même qui me signifia : «  tu sais, mon top 5 Smiths il est prêt depuis 2 ans, hein ».

Il y a un mois, je lui ai dit que de se tenir prêt parce que j'allais sûrement m'y mettre sous peu, les conditions m'étant favorables. Samedi dernier, il me fit comprendre qu'il attendait toujours. Dimanche midi, j'ai attaqué l'écriture en revenant de déjeuner chez mes parents. C'était mauvais j'ai rien gardé. De ce que j'ai écrit, pas du déjeuner. Ce matin, je m'y suis remis, au boulot. Pire encore.

 

Mais le monde étant ce qu'il était et mon esprit voyant des symboles partout, ben voilà, j'ai plus trop le choix.

 

http://www.tasoeur.biz/images/2011/12/24/the_smiths.jpgLes Smiths sont un des groupes que j'écoute aujourd'hui encore le plus régulièrement avec toujours le même plaisir. Le temps ne semble pas avoir de prise, et la lassitude qui serait pourtant légitime (il y a longtemps que l'intégrale de ce qu'ils ont fait est gravée dans mon « Juke Box mental ») ne semble pas prête de s'installer. C'est également un groupe qui surgit dans les moments les plus improbables, et la plupart de mes proches ont déjà entendu parler de la fois où, pendant les soldes, j'ai acheté un costume non soldé, juste parce que « This Charming Man » s'est mis à résonner dans le magasin au moment précis où j'entrais dans la cabine d'essayage. Bon, aussi, le costume m'allait bien et j'avais besoin d'un costume, mais vous saisissez l'idée.

J'ai découvert les Smiths à l'exact moment où il fallait pour que je les aime. C'est à dire quelques mois avant d'être diplômé. Il y a à mes yeux une incroyable logique là-dedans. On dit toujours que le rock est la musique de l'adolescence, ceci cela. Les Smiths, paradoxalement, et sous des dehors de romantisme ado exacerbé, est pour moi le groupe du passage à l'âge adulte. Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi. Mais c'est prégnant, ne serait-ce que parce qu'il faut une certaine maturité (et une certaine pratique de la langue anglaise) pour saisir (sinon apprécier) la finesse, la profondeur, l'intelligence du songwriting de Morrissey. Donc oui, on risque de parler paroles, ne serait-ce que parce que ; plus encore que Dylan, je suis intimement convaincu que les Smiths font partie de ces artistes que les obtus pensant que « Les paroles c'est pas important » ne parviendront jamais à apprécier.

E même temps c'est bien fait pour eux.

 

 

 

 

Still Ill

 

Parce que c'est la chanson qui m'a, a première, fait réaliser que, plus qu'un bon parolier, Morrissey est un garçon qui a le sens de la formule. A l'image de son idole Oscar Wilde, il est capable, par-delà le simple fait d'être un bon auteur, de lancer parfois un trait de génie. Qui dans beaucoup de cas sera la seule chose que les gens retiendront, utiliseront hors contexte et gâcheront. (Wilde, Morrissey, Desproges, même combat)

I decree today that life is simply taking and not giving

There is a brighter side to life, and I should know bcause I've seen it, but not very often

On pourrait à l'aise citer l'intégralité du texte. Surtout qu'il n'est pas si long.

 

Mais il convient également d'ajouter un mot sur le musique, tout simplmeent, vu que ce morceau est caractéristique du style « Smiths, » à savoir quelques accords rêches, des arpèges rapides et ce son de la Rickenbacker de Johnny Marr... Et le tout porté par une ligne de basse bondissante, obsédante... Plus Smithien que Still Ill, tu meurs.

 

 


 

 

 

What she said

 

Johnny Marr's Guitar, round 2. Assorti d'une comparaison surprenante.

J'adore ce son. Ce son de guitare tournante, tourbillonnante qui ne s'arrête jamais ou sinon pour laisser place à une respiration qui ne servira qu'à repartir de plus belle. D'instinct, le seul morceau qui me vient immédiatement à l'esprit est … le Bodies des Smashing Pumpkins. Et j'ai une tendresse particulière qui me vient à l'idée que mon adolescence s'est ouverte et fermée sur ce cette même structure obsédante. Et quand bien même ce serait faux, mon goût de la symétrie s'en félicite.

Il va de soi que les paroles hilarantes, et le chant enjoué et envenimé de Morrissey ne ont que des raisons supplémentaires de la présence de cette chanson ici. Raison de plus : c'est peut être la seule chanson dont je préfère presque la version live de « Rank », où le morceau est « medleytisé » avec « Rubber Ring »... et la relance finale de l’assaut des guitares, Morrissey yoddlant la fin de Rubber Ring par dessus est, étonnamment, un de mes passages préférés de l’œuvre entière des Smiths.

 

 

 


 

 

 

I know it's over

 

C'est ce morceau qui m'a converti. Il se devait donc d'être là. Déjà il est construit selon un crescendo long de 6 minutes, ce qui en fait un morceau comme je les aime. Ensuite, il mêle une véritable tendresse à la limite de l’apitoiement à un sarcasme, un cynisme appliqués au narrateur lui-même qui ne peuvent que m'évoquer... ben moi, un peu. Ensuite, ce morceau a été la Bande Originale d'une période des plus bizarre e mon existence, le sus-cité passage à l'âge adulte, ou plutôt du moment précis où j'ai réalisé qu'il allait arriver sous peu et que j'allais devoir prendre d'une façon ou d'une autre ma vie en main... chose assez flippante, alors quand on sort d'une histoire sentimentale ratée (pas dans le sens nulle, mais plutôt celui d'une opportunité mal négociée et donc ratée à même d'emplir de remords), qui s’enchaîne avec une autre histoire, plutôt à ranger dans la catégorie « mort-née », celle-là... le désespoir et l'espoir mêlés de ce titre, et ses mots durs, mais juste, qui brisent tout autant qu'ils permettent de se focaliser et d'aller de l'avant, on les écoute plus d'une fois, je peux vous le dire.

 

It's so easy to laugh, it's so easy to hate. It takes strength to be gentle and kind.

 

Cette phrase est si simple et évidente qu'elle paraît niaise. Pourtant Dieu sait qu'elle est difficile à appliquer. Mais si tu es si malin pour la trouver niaise... Pourquoi es-tu seul ce soir?

 

 

 


 

 

There is a light that never goes out

 

Niaisierie épisode 2 ?

Soyons honnêtes un millième de seconde : le texte de cette chanson est presque à même d'interdire à jamais de dire que les Beatles ont écrit quoique ce soit de niais. Cette chanson est emplie d'un romantisme adolescent exacerbé à l'absurde, tout y est, et se terminer par l'extase de la mort des amants, tout amplifiée à l'extrême... Et c'est bien évidement cela qui rend ce titre imparable. Peu de chansons ont le même talent lorsqu'il s'agit de m'emplir de joie, d'espoir, de courage. Dès que résonne l'intro, mon cœur s'allège, je souris, et je nourris les rêves les plus fous.

Un jour que j'allais boire un verre avec une file qui me plaisait vraiment, un peu stressé par la possible issue négative de la soirée, j'entendis ce titre résonner dans le bar alors qu'on avait à peine posé nos manteaux. Soudain, le cœur léger, le goût du symbole, aussi, m'envahissant, l'issue de la soirée ne faisait plus de doute, no matter what, j’allais me lancer, tenter ma chance. Bien m'en a pris.

 

(Certes, je me suis fait larguer par téléphone 70 heures plus tard mais quand même.)

 

 

 


 

 

Ask

 

Finissons-en, bouclons la boucle. Si les Smiths ont accompagné ma sortie de l'adolescence, Morrissey est également celui qui a le mieux résumé l'ado que j'ai pu être. Au final, c'est peut-être ça, la fin de l'adolescence : c'est quand on prend conscience qu'on a été un adolescent. Donc, souvent, un imbécile. Et qu'on prend conscience de ce qu'on a pu être de ridicule, d'aveuglement, de bêtise. Qu'on pense aux erreur qu'on a faites, mais également à celles qu'on a pas faites, aux occasions manquées, aux choix qu'on a mal faits, aux filles qu'on a pas osé approcher. Au ridicule petit gars qui se prenait pour Rimbaud, dans ce carnet noir, enfermé dans la chambre à l'étage. A ses parents qui utilisaient cette phrase qui déjà semblait ridicule à l'époque « Tu vas pas rester enfermé, il fait beau dehors ». Et donc, chaque fois que résonne « Shyness is nice, and/Shyness can stop you / From doing all the things in life / You'd like to (...)Spending warm summer days indoors / Writing frightening verse /To a buck-toothed girl in Luxembourg », je me rappelle pourquoi j'aime les Smiths. Parce qu'ils me parlent. A moi, mais aussi au moi passé, et sûrement, au moi futur. Qu'ils sont là pour sermonner le moi lâche, pour encourager le moi hésitant, pour botter le train du moi timide, pour accompagner le moi qui ose. Et que j'entends que ça reste comme ça pour longtemps, jusqu’à ce que je tombe « Asleep » et qu'on ai à me conduire aux « Cemetery gates ».


 

 

 

 

La Selection de Thomas se trouve ICI.

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 15:40

http://mybandmarket.com/blog/wp-content/uploads/2012/10/blur1.jpgC’est marrant. Dans la première liste de groupes que j’avais établie pour ces tops 5 (du temps où il y avait une liste, et que je m’y tenais, c’est dire si c’était il y a longtemps), Blur apparaissait. Puis s’est vu renvoyé, au profit de je ne sais qui je j’avais oublié, et qui me paraissait surement, à ce moment là, plus « rocknrollement correct ».

 

Et la situation serait restée la même si je n’avais pas soudain écouté ce groupe en boucle pendant près de deux mois. Les circonstances étaient exceptionnelles, mais le terreau était prêt. Pour moi qui suis un enfant illégitime des 90’s, les moments plus difficiles à passer sont rythmés, dans leur phase ascendante, par la britpop. Parce que quand on y regarde à deux fois, c’est le seul mouvement 90’s qui soit vraiment positif, pêchu, arrogant parfois. Un truc un peu flamboyant, quoi. Et qui m’a pas mal aidé à traverser les moments difficiles de ces derniers temps, me permettant de me « replier » sur ma prime jeunesse sans avoir envie de crever à la fin de chaque morceau. Ou du moins pas de tous. Alors en route.

 

For Tomorrow (Single Version)


Lui. Elle. Eux. Cette structure de chanson est tellement banale qu’on la retouve sous mille formes à mille époques. Ob-la-di, ob-la-da. Livin’ on a prayer. Le Jerk. Quand Blur s’y attaque, il garde évidement le côté positif de la bluette débutante, mais y ajoute des détails, des images, qui marquent. Et des cuivres. Les cuivres ! Toujours les cuivres qui à mes yeux transposent une chanson en quelque chose de plus. Les cuivres parviennent à me toucher jusqu’aux tréfonds de mon âme, à croire que mes entrailles ont une fréquence de résonnance proche du timbre d’un trombone. C’est pour ça que je mise évidement tout sur la version « Visit to primrose hill extended ». Parce que ces quelques minutes, ajoutées au cœur de la chanson, la font passer pour moi dans une dimension au dessus et que… ben voilà, on appuie sur replay, au final.

 

 

 


 

 

 

 

Sunday Sunday


Alors que je me remettais à écouter blur, entre autres via le live at Glastonbury 2009, il y avait une chanson, au début du premier rappel, que je ne reconnaissais pas. Ca me frustrait parce qu’elle était vachement bien, sautillante et tout. Après recherche, il s’avérait que c’était « Sunday Sunday », et que c’était un single de la période « Modern Life is Rubbish ». Manque de pot, pour une raison que je ne comprenais pas, il était absent du CD bonus de la réédition.

En fait je n’étais qu’un con, c’était la plage 8 de l’album.

Dire que j’ai failli rater une pépite – définissant accessoirement parfaitement la britpop – parlant d’un de mes trucs préférés – la sieste après le repas de famille du dimanche midi – juste parce que je suis trop fainéant pour checker les listes de titres sur mes disques et que j’aime pas du tout l’instru qui le précède (pas ma faute, il me colle mal à l’aise)

 

 


 

 

 

 

Country house


1. Des cuivres

2. Cette descente de la basse dans l’intro

3. Faire rimer Balzac et Prozac.

4. Le texte. Je sais bien que ça parle des pop star neurasthéniques qui vont s’enterrer à la campagne (dans mon cerveau malsain, cette chanson est une sorte de suite au « Everybody’s talkin’ » de Harry Nillson), mais moi, j’ai surtout vu des collègues aller s’enterrer en banlieue éloignée et se faire tellement chier qu’ils se sentent obligés de te convaincre que leur vie est top, à installer des portes de garage, des chatières, et à cultiver leur jardin.

Au moins, grâce à cette chanson, Damon Albarn me soutient pendant les difficiles moments passés à regarder des photos de radis sur un iPhone 4 pendant la pause café.

 

 


 

 

 

 

You’re so Great


 La meilleure chanson de Pavement est une chanson de blur. Splendeur simplissime, Graham Coxon signe une de ces merveilles dont il est capable, et ferait chialer le plus endurci des cœurs avec sa déclaration parfaite. A une fille ou au délirium tremens, je n’en sais rien, je sais juste que la déclaration elle-même est top.

 

 


 

 

 

 

Tender


J’ai hésité. Longuement. Entre  « Tender » et « No distance left to run ». J’ai même hésité à foutre Bugman histoire de trancher, mais j’aurais rien pu raconter dessus, à part que j’aime beaucoup cette chanson. Mais au final, si Tender est certes plus radiomical, c’est surtout un morceau qui met le doigt sur un point essentiel de l’échec amoureux.

No distance left to run, déjà, n’est pas une chanson de rupture, mais une chanson de constat que la rupture est inévitable.

Tender se situe de l’autre côté de l’évènement. Il est l’appel d’un gars désespéré qui voudrait passer à autre chose. Certains y voient un hymne gospel, mais c’est surtout une tentative d’auto-suggestion, d’auto-conviction, d’auto-encourragement à mi-chemin entre la méthode Coué et le mantra. « Come on, come on get through it / Love’s the greatest thing ». De la difficulté à dissocier l’amour de la chose aimée. Comment peut – on continuer à croire en l’amour quand on est obligé d’abandonner, de délaisser ce que l’on aime?

Et le « I see her every day / It doesn’t help me » de  She’s so high de soudain résonner, en écho du passé, dans l'attente que ce sentiment (re)vienne.

 

 


 

 


 

Bonus : Theme from an imaginary film


Je n’ai rien à dire sur ce morceau sinon que, rien que pour me l’avoir fait découvrir, je remercie chaque jour les instigateurs de la réédition / intégrale nommée “21”.

Et tous les groupes qui se voient synthétisés dans cette perle.

Et Noël, dont c'est une parfaite musique d'accompagnement.

 

 


 
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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 16:00

  

http://4.bp.blogspot.com/_BANKv-P04_A/Sh2tUUKbcVI/AAAAAAAAJpk/ne7s6DvhSDM/s400/smashing-pumpkins-01.jpgRespirer un grand coup et se dire que non, ce n'est pas important, parce que de toutes façons cela ne restera pas gravé dans le marbre. Ne pas oublier que de toutes façons, les Pumpkins n'intéressent plus forcément grand monde. Que les gens ne liront pas un article aussi long, aussi. Assumer que ce groupe a tellement d'importance pour toi que, finalement, tu vas peut-être te livrer un peu trop dans ce ridicule top.

Mais cela n'est pas grave. Ton top sera peut-être différent demain, seul toi le sais, cet article ne changera rien dans ta vie. Aucun de tes articles précédents n'a jamais rien changé à ton existence, que pourrait changer celui-ci?

 

Envisager de fermer les commentaires, histoire de pouvoir révéler mes cicatrices et la noirceur de mes rêves dans le silence, noircir la page blanche sans que quelqu’un vienne, comme à l’habitude, pinailler sur un détail ou lancer un fabuleux hors sujet. Mais s’obstiner à les rouvrir, en toute connaissance de cause, en sachant que c’est ce genre d’article à la limite du trop personnel qui fait que tu écris.

 

Seulement te préparer et espérer. Te préparer à répondre "Je vous emmerde, c'est mon groupe préféré, si j'explose pas les quotas sur celui-ci sur qui je vais le faire?!" à ceux qui vont te reprocher de mettre plus de 5 titres dans ton top 5. Espérer que Xavier, ton comparse sur ce coup là va choisir des titres un peu différents des tiens, parce que même si tu te limitais à 20, tu trouverais qu'il en manque.

 

C'est parti.

 

Today

 

J'ai longtemps été un énoooorme loser avec les filles. Ce n'est un scoop pour personne, et de toutes façons on appelle ça l'adolescence. Un jour pas fait comme un autre, j'avais échangé, lors d’un samedi après-midi, un baiser avec cette fille, qui me plaisait vraiment. Pour la première fois sûrement s'ouvrait à moi la perspective d'une histoire avec une fille qui me plaisait vraiment, pas quelques semaines de relation piteuse avec une fille dont la seule qualité était de bien vouloir de moi. J'étais jeune, disons que j'avais quoi, 16 ou 17 ans. J'avais acheté peu avant "Siamese Dream", en l'occurrence le premier album de mon groupe préféré que j'aie possédé "en vrai", c'est-à-dire pas gravé ni copié sur cassette (cette sorte de piratage 1.0).

En cette fin d'après-midi là, lançant cet album qui me décevait quand même pas mal sur la platine, au hasard du sélecteur 3 CD de ma première mini-chaîne, je me posais sur mon lit en repensant à ces instants délicieux passés en sa compagnie. Puis, d'un coup (tous les fans des Pumpkins savent à quoi je vais en venir): "Today is the greatest day I've ever known, can't live for tomorrow, tomorrow's much too long".

Cet arpège délicat d'intro, cette explosion, et, à ne surtout pas négliger, ce solo heureux (rareté!) qui explose aux 2/3 du morceau…

Autant l'avouer, même aujourd'hui, à chaque début d'histoire sentimentale, je m'écoute ce morceau en rêvassant. Même si, depuis, j'ai appris qu'en fait il parlait de suicide. Mais à moi, il ne m'en parlera jamais.

 

 

(Et accessoirement, le hasard fait que cet album qui me déplaisait à l’époque est certainement celui que j’écoute le plus souvent à l’heure actuelle. Sans lien avec le paragraphe précédent, juste que j’ai redécouvert à quel point il était bien)

 

Tonight, tonight

 

Après today, tonight. Voilà ce que j'appelle faire preuve d'une belle originalité. Mais bon. Le fait est que si j'ai commencé à adorer les Pumpkins, moi qui à l'époque écoutait Slipknot, ce fut via le biais de "Bullet with Butterflies wings". Et si ce titre reste une grande chanson, c'est cependant à "tonight, tonight" que je dois d'être finalement passé à autre chose que les Pumpkins derrière. Car il est des choses qu'on ne peut nier: en l'état, j'aurais tout à fait pu ne jamais m'intéresser à la musique. C'était même l'hypothèse la plus probable venant de moi qui me passionnais pour un truc différent tous les six mois. J'aurais très bien pu me passionner pour ce groupe, puis en rester là, ne pas chercher à creuser (ce qui, je dois l'admettre, aurait eu d'importe conséquences sur le reste de mon existence).

Mais si Tonight, tonight est certainement LE morceau le plus important que j'aie rencontré dans mon existence, c'est surtout à cause de sa richesse. Les cavalcades de batterie, les arrangements de cordes, les arpèges sur les couplets et accords sur le refrain, le romantisme échevelé et un peu niais, les aphorismes à deux sous qui, bien accompagnés, donnent un fol espoir en l'avenir comme en l'instant présent (ici: "The impossible is possible tonight"), ce mélange perturbant de nostalgie et d'espoir au sein du même texte, ce texte, bordel, ce texte si mystérieux que plus de dix ans (mon Dieu, déjà!) après avoir découvert cette chanson, je ne sais toujours pas vraiment s'il parle d'une histoire sentimentale nouvelle, d'une rupture ou d'un suicide (encore!)! Cette chanson dont je ne supporte plus la production à l'heure actuelle mais qui m'a tant fait rêver, et surtout sourire, moi le râleur, moi l'introverti déprimé en permanence, le complexé fini… Un sourire béat face aux portes de l'avenir, ces portes qui allaient s'ouvrir, à peine un an plus tard,sur Radiohead, les Beatles puis tant d'autres, tous ces sentiments et ces instants volés à des disques  qui tracent désormais le parcours de ces 10 dernières années le long des murs de mon salon. Une chanson, une seule, peut changer votre vie. Moi, c'est celle-ci, et c'est pourquoi je serais à jamais redevable à Billy Corgan. Merci.

 

 

Bodies

 

A l'heure actuelle encore, ce morceau reste un mystère pour moi – ce qui ne m'empêche pas, bien évidement, de l'adorer. Il est fabuleusement heavy, pesant, agressif mais sans être violent. C'est peut-être le meilleur morceau écrit par le groupe. Il y a tant dans ce titre… La voix, plus acérée que jamais, aigrelette, pas toujours facile à digérer. La batterie, évidement, toujours chez les Pumpkins, toute syncopée, ces parties de batteries qui ne ressemblent qu'à un enchaînement de breaks, truc parfois lassant, mais souvent proprement fascinant. Les guitares. Ces guitares fabuleuses, qui tournent, tournent, tournent, une accord tellement répété qu'il en finit par tourner, au sein d'un enchainement d'accords qui donne aussi cette impression de rotative – la rotative, la machine, hein, ce côté ultra heavy limite indus – qui au final dessine une sorte de fractale sonore, toujours au bord de l'éclatement, on ne sait jamais trop ce qu'on voit réellement, ce qui fait que chaque écoute est différente de la précédente. C'est le premier morceau que j'ai cherché à analyser, disséquer, de toute mon existence, car c'était pour moi un grand mystère: comment peut techniquement réaliser un truc qui sonne comme ça? Je vous parle là d'une époque aujourd'hui lointaine, où il ne me serait jamais venu à l'esprit de prendre en compte des trucs tels que la production du morceau- concept qui m'échappait alors totalement, enfin, disons plus encore qu'aujourd'hui.

Accessoirement, ce genre de morceau offre un texte fabuleux pour l'ado que j'étais, à savoir du genre à vénérer les Fleurs du Mal et capable d'en retenir certains passages par cœur  mais les lisant de façon totalement premier degré: ouaouh, c'est romantique, déprimant et glauque, trop cool. Alors "All my blisters now revealed in the darkness of my dreams", ou le tout simple refrain "Love is Suicide", s'avérait être le parfait réceptacle de mes névroses.

Et ce morceau reste le premier jalon que j'aie posé de ma "théorie de l'énergie musicale", cette idée selon laquelle, des fois, j'ai l'impression que toute l'énergie et l'électricité déployées dans un morceau se fraye un chemin depuis mes oreilles vers mes organes vitaux, pour leur redonner une force, une pêche qui en était absentes 3 minutes plus tôt: le cœur s'emplit d'espoir et de joie, les jambes marchent plus vite… Par contre le cerveau est totalement déconnecté, entièrement focalisé sur la chanson diffusée.

 

 

 

 

 

Sinon, je réalise que le hasard m'a fait placer dans ce top… Les deux plages 2 de Mellon Collie. J'ai toujours aimé ce chiffre, certes, mais c'est pas fait exprès.

 

 

To Sheila

 

Il me parait fondamentalement saugrenu que d'extraire une chanson d'Adore. Pourtant il fallait bien le faire apparaître ici d'une façon ou d'une autre, et jouer la carte de l'album "entier" était de la lâcheté pure et simple. Puis j'ai pensé à garder "Pug", ou "For Martha", ou "Shame".

Puis je me suis rappelé. On vient de rentrer chez moi, elle m'a accompagné faire les disquaires alors qu'elle ne partage pas vraiment la même passion pour la musique que moi. Je viens d'acheter Adore en vinyle, même si je l'ai déjà en CD.

Occasionnellement, par-devers moi, je déplore un peu (pas beaucoup, hein, juste un peu), le fait de n'arriver à lui associer aucune chanson. Je l'aime, hein, là n'est pas le problème, mais moi qui ai tendance à associer en permanence des chansons aux gens, et plus particulièrement aux filles que j'ai fréquenté – ou pas, celles qui m'ont éconduit ont elle aussi leur chanson attitrée – histoire de ne plus jamais l'écouter derrière, ça me rend un brin triste que de ne pas avoir de chanson qui me fasse penser à elle, qui fasse surgir son image dès que j'en entend trois notes.

Nous rentrons chez moi, et, évidement, comme à chaque retour de disquaire, je m'assois par terre, juste à côté de la platine, et commence à m'échiner pour ouvrir ce putain de blister. D'ailleurs, sans faire exprès, je corne le coin supérieur droit de la pochette. Elle est assise dans le canapé avec le thé qu'elle vient de préparer pour nous deux quand j'arrive enfin à placer le diamant sur le disque enfin libéré.

Je la rejoins sur le canapé, le morceau s'écoule… Ava Adore commence à peine, quand:

"- Tu veux bien la remettre s'il te plait?

- Non, mais elle est vachement bien celle-là aussi, tu vas voir.

- Oui, sûrement, mais celle d'avant, je sais pas, elle m'apaise… Quand je l'entends, d'un coup, je me sens bien, je sais pas, c'est bizarre."

Et alors que je me levais pour replacer le saphir au début du sillon, je réalisai que la réponse était là, sous mes yeux mais pas mes oreilles. La chanson d'ouverture de mon album préféré de tous les temps, celui que j'ai tant écouté par le passé au point de ne plus avoir besoin de le faire, tant je le connais par cœur, tant j'ai l'impression de l'avoir entièrement digéré: "je l'aime, mais ne l'écoute jamais", peu de disques répondent aussi bien à cette expression à mes yeux. C'était elle la chanson associée. C'était… la première chanson que je lui aie fait écouter à partir du moment ou nous avons commencé à nous fréquenter.

Et après des années à faire découvrir cet album à tous les gens que je connais pour en récolter toujours le même "c'est super beau mais vachement déprimant" – quand j'ai la chance d'éviter une remarque sur la voix nasillarde du chanteur… Cette simple demande, ce "tu veux bien la remettre s'il te plaît?" résonne encore à mes oreilles comme la plus tendre des déclarations.

 

 

 

 


Remarque:  En l'état actuel des choses, elle est la seule personne a jamais s'être ainsi  retrouvée associée à jamais à un titre des Pumpkins.

 

I of the Mourning

 

Je n'ai jamais vraiment aimé "Machina". Il y a certainement dedans quelque chose de trop adulte, de trop abouti pour avoir saisi l'ado en moi qui a découvert cet album. Mais ce fut durant longtemps le dernier album qu'a publié le groupe, et donc il m'a fallu faire avec.  Et pire encore… Nous sommes en Avril 2001 je crois, quelque chose comme ça. Alors que j'écoute la radio, j'apprends que ma station fétiche de l'époque diffuse, pendant les vacances, le soir, quelques lives des groupes passés à Paris ces derniers temps. C'est ainsi que je vais enregistrer puis faire tourner en boucle jusqu'à plus soif le dernier live français des Smashing Pumpkins, à Bercy le 19 Octobre 2000. Bien entendu, c'est un concert un peu particulier pour une tournée un peu particulière. Corgan a toujours eu une tendresse spéciale pour son public français, et sur cette tournée, promouvant le dernier effort du groupe mais également tournée d'adieu (le groupe avait déjà annoncé sa séparation à la fin de la tournée au moment de cette date française), la setlist oscille entre best of du passé et défense du dernier album.

En dépit des efforts déployés sur ce live pour soutenir les derniers morceaux (et pas mal de Machina II, aussi), certains ne me convaincront jamais vraiment (Glass & the Ghost Children, par exemple).

Chaque fois que je réécoute ce live dans mon petit walkman Panasonic à détection de blancs entre les morceaux – ce qui est parfaitement vain sur un live capté à la radio - j'ai tendance à zapper les morceaux de Machina… Sauf que, au moment du rappel, le groupe joue I of the Mourning

, entre Porcelina of the vast oceans et la présentation des membres du groupe (juste avant de clore sur 1979). Et la fin de ce morceau est tout simplement dantesque. "Radio, Radio, Radio, Radio"…. La folie soudaine qui s'empare de ce morceau, qui devient soudain tout en tensions – explosions, Corgan susurrant dans son micro pour mieux se remettre à hurler à la prochaine détonation de la caisse claire, ces soli que je n'ai, bizarrement, rencontrés que chez ce groupe (bon, oui, chez Zwan aussi), il y a là-dedans une charge émotionnelle fascinante pour moi, qui, à ce moment là, sait que je ne verrais jamais cela sur scène, moi qui réécoute ce live comme le dernier message que me laisse un ami disparu, qui m'a accompagné durant les moments les plus difficiles comme les plus réjouissants, et qui sera présenté, ce soir là, juste après ce morceau, comme "Guillaume Patrick Corgan".

 

 

 

 

 

 

 

On ne saurait cependant, en rester là. Ajoutons une face B.

 

Believe

 

C'est une face B de… Mellon Collie, évidement (face B de 1979, je crois). Et c'est James Iha qui chante. C'est, chronologiquement, le dernier morceau qui ait trouvé sa place dans ce top 5 (qui va être bien plus que 5 au final…), en ce sens que c'est le dernier dont j'ai réalisé la valeur. Au départ, je n'étais pas fan des titres chantés par Iha (ils ne sont pas nombreux, pourtant: Take Me Down, Farewell & Goodnight doivent être les deux seules sur l'ensemble des albums où il ne se limite pas aux chœurs…)

J'étais stagiaire, à Lyon, je vivais en colloc' avec une hippie qui me forçait à manger bio et à utiliser des détergents qui n'attaquaient pas l'environnement… Et de par ma condition de stagiaire présent pour quelques mois, je tenais à ce que ma vie tienne dans un sac à dos, histoire de pas avoir de problème quand serait venu le moment de faire mes valises. Evidemment, avec mon indemnité de stage, je ne faisais pas de folies discomanes – surtout qu'à l'époque, je n'avais pas rencontré le disquaire lyonnais qui serait la némésis de mon portefeuille – et m'était replongé aussi ardemment que par défaut dans les quelques disques de ma jeunesse qui étaient restés chez mes parents, et que j'avais descendu. Parmi lesquels, ce disque gravé par un pote de lycée qui avait acheté le Greatest Hits des Pumpkins juste pour le CD bonus, celui avec les inédits, le "Judas 0". Comme à cette époque (celle de la sortie de Judas 0) Internet  n'était pour moi qu'un concept vaguement familier, mais aucunement une application de tous les jours, l'accès à l'info concernant la discographie du groupe m'était assez difficile. Bref, tout ça pour dire que la phrase d'ouverture de ce paragraphe, j'aurais bien été en peine de l'écrire à l'époque, et que donc, Judas 0, j'avais pas la moindre idée de l'origine des morceaux qu'on y trouvait.

C'est une conversation, des années et des années plus tard – donc à l'époque ou j'étais à Lyon -  avec l'ami Thomas qui m'a fait découvrir l'origine de ces morceaux. Le soir même, je remettais ce disque dans la platine pour la première fois depuis des années. Et là, d'un coup, je me suis pris cette chanson en pleine gueule. Les petites montées de violon, les arpèges, la délicatesse de la voix de James Iha, et ces paroles, aussi tendres que niaises… Cette chanson est fabuleuse, non seulement parce qu'elle est bien, mais aussi – surtout – parce que, par sa vision "mignonne" de l'amour, elle est un cas à part, presque unique, dans l'œuvre des Pumpkins.

 

 

 

 

 

Et le truc un peu à part : Honestly, de Zwan

 

Je réalise que je n’ai pas encore vraiment évoqué la voix de Billy Corgan de front. C’est une voix qu’on dit particulière quand on est poli, assez atroce et nasillarde quand on est sincère. Mais c’est aussi ce qui fait la pleine particularité de ce groupe, et fait partie intégrante de mon amour et de mon goût pour cette œuvre.

C’est pourquoi, dans le flottement qui a suivi la séparation du groupe et précédé sa reformation, j’ai eu l’occasion que, plus encore que la musique des Pumpkins, ce fut la voix de Corgan qui m’a manqué. Cette voix qui était devenue familière, dont je réécoutais ce qu’elle m’avait déjà dit mille fois, mais dont, finalement, je n’espérais que de nouveaux mots, de nouvelles mélodies.

Alors… alors la première fois que j’ai entendu ce titre, qui était le premier single de Zwan, imaginez l’émotion pour moi. Je passerai sur le fait que cet album est mécompris, qu’il a souffert de n’être pas empli de souffrance, et conseillerai juste d’y jeter une oreille neuve, de profiter de ce versant positif de la musique de Corgan. Depuis, le « miracle » des retrouvailles s’est reproduit plusieurs fois, et à chaque fois, réentendre cette voix, c’est quelque chose de tellement émouvant que ça me prive un peu de mon sens du jugement (quand j’ai écooutéé Zeitgeist, je pleurais presque de joie et d’émotion à la plage 5. Bon, les choses se gâtent à partir de la 7, malheureusement.)

Mais bon. Aucune de ces retrouvailles n’aura jamais la puissance de celles-ci, de celles faite via ce morceau, sa mélodie enjouée, son côté bluette et son solo – oui – queenien que j’adore 

 

(J'avoue, c'est surement un des pires clips que j'aie jamais vus)

 

Le pire, arrivé ici à la sixième page de texte, c'est que je garde l'impression de ne pas avoir su faire passer le tiers des raisons qui font mon attachement à ce groupe. Mais disons que j'espère au moins vous en avoir donné une bonne idée..

 

 

Allez, finissons de parler du groupe qui a changé ma vie avec quelques titres en plus que je suis obligé d’évoquer :

 

Le top 5 alternatif : même logique, mais en évitant les morceaux précédents.

 

Cherub Rock

Bullet with Butterflies Wings

By Starlight (pour me faire pardoner d’avoir si longtemps negligee les 4 derniers titres de Mellon Collie)

Blank Page (de préférence une version live circa 1998 pour le solo de guitare fabuleux qu’ils collent sur ce morceau)

The Everlasting Gaze (pour le clip. Je ne détaille pas plus, on risquerai de me prêter des intentions qui ne sont pas les miennes)

Bonus : Tarentula – le morceau qui a scellé les retrouvailles.

 

Enfin,les 3 morceaux que je ne supporte pas, mais alors pas du tout :

X.Y.U. sur Mellon Collie

A night like this, la reprise – massacre de Cure en face B de Bullet

United States sur Zeitgeist (aka X.Y.U. en plus mauvais)

 

 

Allez, maintenant, pour moi, retour à la vie normale (donc à l'écoute de Pisces Iscariot, voir si j'aurais pas pu en sauver un morceau pour ces tops), pour vous, l'heure d'aller voir la sélection de Xavier sur le sujet!

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 14:42

Au cours des deux derniers articles nous avons reparlé Top 5 et Alain Souchon… Donc il y a une certaine logique dans l'enchaînement des articles, sur ce coup.

 

http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2009/06/10/200906101695_zoom.jpgVoici donc un top 5. Mais pas un simple top 5. Un top 5 thématique (rien que ça). Non content de choisir un artiste, c'est carrément un thème cher à cet artiste (et à moi) que je vais mettre en exergue sous vos yeux ébahis.

 

Il s'avère aussi que ça m'a permis de faire une sélection de 5 dans un top 20 impossible à réduire autrement.

 

Souchon, c'est la tendresse, un type qui inspire automatiquement une grande sympathie, mais c'est aussi… un grand nostalgique. Comme moi.

 

Itinéraire dans les affres de la nostalgie en 5 titres.

 

 

Le Bagad de Lann-Bihoué (1978)

 

Abandonner ses rêves de jeunesse. C'est sensé être une des étapes de la transition vers l'âge adulte. Mais ça n'empêche pas qu'on le regrette plus tarD. La sensation de ne pas avoir été au bout de ses rêves (contrairement à l'autre crétin) est une chose atroce, douloureuse, et que le temps s'écoulant inexorablement nous empêche à jamais de pouvoir vérifier la véracité du "Et si…"

A moins bien sûr d'avoir en sa possession un DeLorean un brin customisée, ce qui était évidement hors de propos en 1978.

 

Manivelle (1980)

 

Métaphore Cinématographique sur la vie comme une bobine de Film. Un inconnu tout-puissant tourne la manivelle du projecteur, à l'ancienne, et la pellicule sur laquelle des vies se font et se défont chute à ses pieds, comme les cheveux s'en vont déserter mon crâne pour boucher l'évacuation de la douche. C'est dur à upporter, mais c'est inexorable, un jour ou l'autre, le mot fin s'inscrit en travers de l'écran, et si la salle se rallume, l'écran, lui, reste définitivement noir.

 

On avance (1983)

 

Avancée inexorable du temps, disait-on? Eh oui. Métaphore automobile, cette fois-ci. On a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens. En laissant derrière soi de belles histoires, des gens qui vont nous manquer, et la personne qu'on a été.

Tout road movie peut être interprété comme une métaphore de l'existence, finalement: l'important, c'est le voyage.

Alors on avance.

 

Les Regrets (1992)

 

(Remarque: Là, on pourrait avoir l'impression que bam, pendant 10 ans, Souchgon a pas écrit de chanson déprimante. Faux: Ultra Moderne Solitude date de 1988 mais ne rentre pas dans le cadre de notre étude.)

 

Non seulement constitue peut-être l'apogée de l'œuvre de Souchon sur ce thème, mais elle est aussi à mes yeux sa "chanson parfaite". Tout donne l'impression d'y être réglé au millimètre près, de l'enchaînement des couplets, à ce pont / solo transpirant d'espoir au milieu d'une chanson nostalgique certes, mais pas cafardeuse du tout. Le vrai grand morceau de "C'est déjà ça" n'est pas "Foule Sentimentale", c'est celui-ci.

(Foule sentimentale, symboliquement, c'est plutôt l'antithèse d'Ultra moderne solitude.)

Je voudrais que tout revienne alors que tout est passé. N'est-ce pas là la meilleure définition jamais donnée de la nostalgie?

 

L'Horrible bye-bye (1999)

 

La totale. Morceau triste sur musique tendre et joyeuse, métaphore de l'amour, du film, des vacances, et bien sur constatation de la fragilité de la vie, c'est surement un des meilleurs morceaux peu connus de Souchon, planqué au milieu de son meilleur album (dont tous les titres ou presque sont d'énormes tubes, genre 6 ou 7 morceaux sur les 10 qui sont super célèbres).

Manque en fait une allusion à Dylan, et c'était la synthèse ultime de l'œuvre de Souchon. Mais on la retrouve 2 pages plus tard, l'allusion, alors ça va, l'album reste stable.

 

Et symboliquement… Tous ces morceaux, toutes ces réflexions, sont coincées, chronologiquement entre "J'ai 10 ans" (moi aussi, ça fait quinze ans que j'ai 10 ans), et "Et si en plus y a personne" (qui par-delà l'appel à la paix post – 11 Septembre pour lequel on a voulu nous le faire passer, reste surtout une réflexion agnostique sur la mort et le sens (ou l'absence de sens) de la vie.)

 

Player (2 pour contourner le fait que Deezer veut pas exporter plus de 3 titres. Malheureusement, ils ont le meilleur catalogue Souchonnien.)

 

 

 

 

J'ai eu tendance à plébisciter des versions live, déjà parce que j'adore les live de Souchon, et ensuite parce que certains de ses albums (en particulier ceux des années 80) sonnent quand même passablement datés dans leur production. (La version studio de "Manivelle" est, dans le genre, assez atroce.)

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 10:29

http://www.magnetmagazine.com/wp-content/uploads/2009/04/pixies360.jpgBon, je vous ai déjà évoqué ma rencontre avec les Pixies ICI. J'ai découvert les Pixies quand ils étaient déjà séparés depuis longtemps, Franck Black était déjà gros (plus que de raison) et ses albums étaient sans intérêt, mais il n'avait pas encore décidé de reformer le groupe.

Autant dire que le groupe était mythique. Plus pour longtemps, mais il l'était. C'est dans ces conditions que j'ai rencontré la bande au gros Black Francis, et tout de suite je me suis pris d'affection pour eux. En fait, c'est un groupe, on a beau se dire qu'ils sont sévèrement allumés (en soi, parce que vestimentairement aussi, mais on met ça sur le compte des années 80), mais qu'on irait bien boire une bière avec eux.

 

En fait, après "l'affaire Fight Club", j'ai acquis Surfer Rosa / Come on Pilgrim. Puis Doolittle. Puis les autres. J'ai tout découvert dans l'ordre, tout en gardant ma préférence pour Doolittle.

 

Et alors qu'il s'agit d'en dresser le top 5, nous nous offrons le luxe d'accueillir en guest Alex La Baronne , en direct de son nouveau domaine,  Pop-Rock.com, sur lequel on trouvera sa sélection.

 

Passons maintenant à la mienne...

 

Caribou

 

Dans la catégorie "Beuglement porcins" il fallait faire un choix. Et afin d'éviter la Doolittle Mania, on va éviter "Tame", pourtant référence du genre, et prendre Caribou, non pas par défaut, mais par goùt du malsain. Caribou qui commence presque comme un slow, comme une délicate bluette, puis, soudain, Black Francis qui nous enjoins à nous repentir, avec dans la voix une douceur … totalement absente. Ce "Reeeeepppeeent" à ne pas imiter sous peine de graves lésions larynghales, en voilà un moment mythique des Pixies.


 

Where is my mind?

 

C'est pas parce que tout le monde ne connaît que ce morceau, que c'est devenu un tube près de 20 ans après sa sortie, et parce que finalement tout le monde aime ce morceau qu'il faut pas le sélectionner, merde. A force, on finirait presque par oublier à quel point ce morceau est fabuleux, parfaitement produit, vivant et pourtant si froid. Et puis ça a été ma porte d'entrée. C'est pas rien ça.


 

I Bleed

 

Il fut un temps, j'étais pas très prise de tête. Je prenais les paroles de chanson comme elles venaient, sans jamais y chercher de références quelconques. Puis, un jour, j'ai écouté les Pixies, dont ce I Bleed. Outre une basse obsédante (et pourtant si simple), le truc qui m'a marqué dedans c'est… les références religieuses. Avant Nick Cave, c'est avec les Pixies que j'ai appris à découvrir des références religieuses (et par conséquent à m'interesser à ce dont tout cela vient, à savoir les textes eux-mêmes), et avec les Pixies, y a pas à dire, on est gatés. A noter: le retournement final (échange des deux voix) qui annonce déjà le retournement de la fin de l'album


 

Gouge Away


On résume top souvent les Pixies à cette litanie (qui leur a été piquée par Nirvana, évidement): Couplet calme / Refrain énervé. Mais de la même façon que le roi du sonnet n'est jamais aussi fascinant que quand il écrit des vers libres, le meilleur morceau des Pixies (oui, pour moi, celui – ci est vraiment LE meilleur) est celui où ils brisent le carcan qu'ils ont eux-mêmes créé. Et ici il ne s'agit pas seulement de casser la règle, non, c'est plus vicieux: ils ne font que l'inverser. Couplet énervé / Refrain calme. Ca pourrait être une révolution petits – bras, mais non, c'est juste une putain de bonne idée.


 

U-Mass

 

Je fais l'impasse sur Bossanova, que j'adore pourtant, simplement parce qu'aucun morceau ne s'en distingue particulièrement, du moins, parmi ceux à même d'petre choisis. Sur Trompe Le Monde, par contre, ce "U-Mass" claque comme un manifeste, une déclaration haineuse et virulente (et pleine de vérité fielleuse) à l'encontre du "être bien" des juenes universaitaires dans le coup. Quelques années plus tard, les jeunes Nada Surf nous sortiront "Popular"… Bonne chanson, mais l'attaque a déjà eu lieu, et de quelle façon!

 


 

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 19:48

Arrêtons les conneries : un mois de pause c’est bien suffisant.

 

http://music-4ever.ifrance.com/Photos/Oasis.jpgOasis, ou l'un des rares groupes que je connaissais déjà avant même de m'intéresser vraiment à la musique. Le clip de Don't look back in anger,  les mélodies faciles à retenir, plein de choses qui ont fait que dès que j'ai commencer à apprécier le rock, et avant même de commencer à me passionner pour celui-ci (période très restreinte dans ma vie, 6 mois tout au plus en fait, mais charnière), Oasis faisait dès le début partie de ces groupes que je savais que je me devais de découvrir.

 

Et si le groupe est aujourd'hui moqué et conspué avec une aise à la limite de l'impudeur voire de la vulgarité. Pourtant, pour déjà pas mal de gens de ma génération (et surement pour encore plus de la génération de tout juste avant – soit celle de ma frangine), , Oasis c'est surement le plus extraordinaire groupe de passeurs qui ai jamais existé. Leur plus grande qualité fut d'être "un groupe de notre génération" qui jouait la musique de quelques générations avant. On est très con quand on est jeune, parce qu'on aime ce qui est jeune. La musique des parents, c'est… la musique des parents. A 10 ans, les Beatles, on refuse d'y toucher, parce que c'est la musique des parents. Et les Beatles ne sont qu'un exemple parmi d'autres, la liste serait longue.

 

On oublie trop souvent de laisser un pourboire au portier, alors que sans lui on se prendrait la vitre dans la gueule. Ceci est le mien pour (feu) Oasis.

 

Sélection.

 

Live Forever

 

C'est absurde. Je sais qu'une anecdote se cache derrière cette chanson, et la découverte que j'en ai faite. Je sais qu'au départ, sur Definitely Maybe, "Supersonic" me plaisait beaucoup plus. Et qu'un jour, quelqu'un a attiré mon attention sur celle-ci plus particulièrement. Reste que ce titre, fascinamment joyeux par rapport à ce que j'avais l'habitude d'écouter à l'époque… Et encore aujourd'hui, quand tout va bien, ou même quand une seule chose se passe bien au milieu d'un marasme quotidien, c'est avec plaisir que j'entonne ce "Live Forever"… Accessoirement le morceau que je joue automatiquement les rares fois où je me motive à empoigner ma guitare.

 

Champagne Supernova

 

Dire que c'est juste maintenant que je me rappelle qu'un des disques les plus importants de mes jeunes années, en fait, je vous en ai jamais parlé: Réservoir Rock 3, compilation empruntée à la médiathèque, dont j'ai découvert, après recherche sur le Net qu'en fait le tracklisting est franchement pas dégueu. Avant recherche, je me rappelais deux titres présents dessus: Aeroplane par les Red Hot, et Champagne Supernova. Mes titres préférés de cette compilation copiés en vrac sur une cassette, j'étais à l'époque parti en Irlande. C'est là que me renvoie chaque écoute de ce morceau. Son roulement de vagues me renvoie sur les bords de l'Atlantique, longeant les côtes du Connemara au fond d'un bus de tourisme, jeune, au calme, découvrant le plaisir de l'isolement que peut procurer la musique, et sa capacité à entrer en adéquation avec ce que je fais, ce que je vis… Au final, aucun morceau ne pourra sûrement détrôner ce titre d'Oasis, cette apogée de leur carrière, dans mon petit cœur de post-ado nostalgique.

 

I Hope, I think, I know


Je ne le nierai pas: j'aime bien "Be here now". Parce que c'est le premier album d'Oasis que j'ai écouté, pour des raisons de disponibilités à la médiathèque. C'est aussi par conséquent le premier album "pas des Pumpkins" que j'ai appris à apprécier en tant qu'album. Reste au final un sentiment que finalement, l'album qui fut celui du désaveu de la part de tous fut celui de la reconnaissance par mes soins. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est bon, non, il est même parfois très chiant. Mais bon… Il garde quelques pépites, dont ce morceau-ci.

 

Fuckin' in the bushes

 

Effet cinéma. Au début, je n'aimais pas ce morceau (je commençais plage 2). Pas plus que je n'aimais vraiment cet album (que je n'aime d'ailleurs toujours pas plus que ça.), lui préférant son pendant live sorti peu après (parce qu'il y a moins de morceaux de "Standing on the shoulders of Giants" (ce titre…) que sur l'album lui – même –logique, oui).

Jusqu'au jour où j'ai vu "Snatch" de Guy Richie. Très bon film, d'une part, mais surtout, une scène fascinante au son d'Oasis, de l'intrumental d'Oasis – qu'on – croirait – pas – que – c'est – eux.

Maintenant, chaque fois que je l'entends (car je l'entends plus souvent que je ne l'écoute, je dois l'avouer), me voilà retransporté dans ce combat,  ainsi que dans quelques vieux souvenirs (eu égard à des films monté par des potes sur ce morceau. Des fans de Snatch, vu que le "Golden Brown" des Stranglers a eu la même utilisation)

 

The Shock of lightning

 

La dernière étincelle avant que l'ampoule ne grille son filament. Le dernier single flamboyant d'Oasis. Et bien sur la question… S'ils étaient restés ensemble, quelle direction auraient-ils pris… Pour l'instant la question reste la même: droit dans le mur sur la route de Saint Cloud… Et mine de rien ça me fait chier. Pourtant j'aurais pas cru.

 

Allez, playlist!

 


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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 21:14

Les chansons de Fevrier se retrouvant décalées à la semaine prochaine pour d’obscures raisons de planning qui s’éclairciront en temps venu, retour aux « Top 5 ».

 

http://www.voir.ca/blogs/nouvelles_musique/noir%20d%C3%A9sir.jpgNoir Désir… C'est marrant, c'est un des rares groupes dont je me rappelle parfaitement bien comment je les ai découverts. Ma sœur avait, sur une cassette, une copie de 666.667 Club. On était donc en 1997.

Un mercredi après-midi que je trainais mon désarroi pré-adolescent devant les clips de la 6, je vis le clip de "Un jour en France", avec Noir Des' en personnages de manga. J'étais fan de DBZ, j'aimais bien ce clip. Puis, quelques mois plus tard, le clip de "L'Homme pressé" et sa parodie de Boys Band, me réjouissait tout autant.

 

Puis rien pendant 3 ans.

 

Lors de ma découverte du Rock, j'empruntais la cassette de 666.667 Club à ma sœur. J'aimais bien l'album, même si pas entier, même si sans les titres je comprenais les chansons de travers: au lieu de "Ernestine", je comprenais "Elle reste digne". Foutue jeunesse. Ma préférée, celle que je pouvais me passer en boucle, les yeux fermés, allongé sur mon lit, dans mon walkman (un Panasonic argenté et bleu qui repérait les blancs entre les chansons pour se caler), c'était "Lazy".

 

Puis mon Walkman est tombé en panne.

Et rien pendant 3 ans. Sauf la "fin" du groupe.

 

Puis, un jour, chez un pote, j'ai entendu "Les écorchés", et "Aux sombres héros de l'amer". Je ne déconne pas: pensez que j'avais 4 ans quand ce morceau est sorti, et que Noir Désir, pour moi, ce résumait à 666.6667 Club, même Tostaky, je ne connaissais que de loin, je savais pas qu'ils avaient fait d'autres "morceaux connus".

Vous pouvez être surs que je lui ai emprunté tout ce qu'il en avait le jour même. Ca tombait bien: il en avait tout.

 

La sélection (je me force à pas mettre 2 titres du même album, mais c'est dur):

 

Pyromane

 

C'est simple, j'adore "Ou veux tu qu'je r'garde?" La production n'est pas forcément, pas toujours au top, mais ces six titres sont six grands titres. Le groupe ne s'y trompera pas, et continuera de jouer certains de ces titres en live jusqu'au bout. Et, sur le témoignage live de leur dernière tournée, ce "Pyromane", totalement incandescent (ha ha), enflammé (ho ho), splendide (euh…) C'est simple, c'est un de mes titres préférés, non pas de Noir Désir, mais tout court.

 

The Wound

 

Dur de choisir un titre. On prendre, au final, The Wound, arrivée d'un long cheminement, qui aura traversé le désespoir rageur de Sweet Mary, la folie rebelle, adolescente, et écorchée vive… des Ecorchés, justement (c'est par pur snobisme que je la mets pas, mais le cœur y est.), et surtout des deux Joey, du Fleuve, tous ces passages où le spectre de Morrison plane plus bas que jamais au dessus de l'âme torturée du groupe.

 

The Chameleon

 

C'est très, mais alors très con, le choix de cette chanson: je l'ai découverte via cette version, et la personne qui me l'a faite découvrir (soit-elle remerciée) l'a fait car j'étais, à l'époque, rédacteur (ex – en chef) d'un journal nommé Le Cameleon, et que ce refrain, "You gotta love the Chameleon", la faisait délirer.

D'autre part, ce fut ma porte d'entrée vers ce splendide album qu'est le "Prehistoric Sounds" des Saints, et ça…

  

Marlene
 

La vraie grande ballade de Noir Désir (avec Sweet Mary). Une chanson languissante, délicate, déchirante. Une guitare délicate. Un rythme métronomique. Et la voix de Cantat, aussi rêche que languissante, aussi décharnée que les cuisses des Marlène sont tendres et charnues…

Un déchirement, assurément.

En fait j'ai du mal à en parler, mais résumons ainsi: je relis en ce moment le "voyage au bout de la nuit", et je réécoutais Noir Désir en vue de cet article… La première partie du roman, avec ce titre en fond, voilà, on touche simultanément au sublime et au macabre, et les deux (livre comme morceau) touchent simultanément à leur but.

Derrière, vaut mieux aller fumer une clope.
 

Lazy

 

Last but not least. Il y a eu dans ma jeunesse, une période ou j'adorais ce genre de morceaux, qu'on qualifiera gentiment de "morceaux qui n'en finissent pas": Hey Jude, I want you (she's so heavy), et, pour Noir Désir, Lazy, donc. Ce "Lazy. La la la la lazy", qui dure, dure, dure de longues longues minutes… C'est un passage vraiment fabuleux. Surement, au final ,celui qui m'aura converti à Noir Désir, avec le recul. Le reste ne fut qu'une question d'avoir accès à leur musique.


La playlist (faute de présence sur Grooveshark, la majorité sont des versions studio, mais pour Pyromane et Lazy, le "En Public" s'imposerait) : 
 

 

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 19:33

http://supercoolitude.fr/wp-content/uploads/2009/12/gainsbourg1.jpgSamedi, j'ai vu "Gainsbourg (vie héroïque)", de Joan Sfar. Et depuis, bizarrement, je n'écoute QUE du Gainsbourg. Pas tant parce que ce film a changé mon point de vue à ce sujet que parce qu'il m'a donné envie de me rappeler que, quand même, Gainsbourg était un putain de compositeur, parolier, interprète. Musicien, quoi.

Je ne referai pas une critique du film: Ska et Laiezza s'en sont chargés avec talent, et je n'ai rien de mieux à dire que je suis d'accord avec eux, allez les lire.

 

Je n'aurais que peu de choses à ajouter au final, sinon que:

 

-l'absence de tout indicateur temporel rend quand même le film assez hermétique pour le néophyte, je le crains.

- mon esprit scientifique a du mal à s'habituer à ce genre de distorsion temporelle qui font que les années 70 durent 40 minutes, et les 80's, 10 minutes (grand max). D'ailleurs, dans les années 80, Gainsbourg a fait un fils et c'est tout, dirait-on.

- le montage de la deuxième heure a été fait au massicot, enchaînement de scennettes dont la seule logique est la chronologie (mais, je vous le rappelle, le néophyte ne sait pas en quelle année on est)

 

 

N'en restent pas moins quelques scènes vraiment géniales, à commencer par celles avec Vian, les Frères Jacques et Gréco: un moment parfait dans ce film.

 


 

Tout ça pour dire que j'en ai écouté récemment du Gainsbourg, et qu'il est temps de faire un petit top 5 de derrière les fagots, histoire que cela n'ait pas été en vain.

 

Intoxicated Man

 

Autant pour les quatre autres, ce fut facile de choisir. (quoique, ça tenait qu'à moi je vous collais tout Melody Nelson.) Mais la dernière… Evidemment j'avais envie de varier un peu. N'étant pas plus fan que ça du Gainsbourg post – 78, ce devait fatalement être une des premières (ce qui fait cependant 10 ans de marge). Alors? En relisant ta lettre? Les Goémons? Baudelaire? Baudelaire? L'alcool?

Ben non, finalement, ce sera Intoxicated Man. Parce que… bon, c'est un scoop pour personne, je suis pas très jazz. Et pourtant, il y a dans ce titre, ce cool qui fait qu'on a envie de se poser, de s'intoxiquer à son tour, en claquant des doigts, le cul bien calé dans un fauteuil club.


 

 

Requiem pour un con

 

Outre un mépris jouissif qui se ressent à travers les paroles, la construction sur… uniquement des percussions, tout en parlant d'orgues et d'air... Voilà une ironie qui fait bien plaisir. Et puis c'est juste un morceau qu'on rêve de pouvoir balancer dans la gueule de quelqu'un, voilà. L'insulte mesquine et classe par excellence. Pas pour rien que c'est dans un film d'Audiard, tiens.


 

Initials BB

 

Pour la beauté des paroles, l'aisance qui s'en dégage, ce piano entêtant, et évidement, pour les arrangements cordes / cuivres dans cette montée avant le refrain (qui ne sont pas vraiment, totalement, de lui, certes, ok, mais bon…), et pendant le refrain lui-même… Ce gimmick fabuleux. Tout cet ensemble dont finit par se dégager une sensualité trouble, un érotisme à fleur de peau (putain cet empilage de clichés que je m'offre)… Si je ne devais, finalement, n'en garder qu'une, ce serait sûrement celle là, finalement.


 

Cargo Culte


Dénouement tragique et envoutant de Melody Nelson, voici un titre qui m'avait laissé perplexe, la première fois que je l'ai entendu, isolé, dans une émission de "l'Odyssée du Rock". Pourtant, la guitare avait tout pour me plaire, lancinante, légèrement distordue comme je l'aime…

Des fois, il faut croire ce qu'on nous dit. Oui, Melody Nelson est un chef-d'œuvre. Et Cargo Culte, en fin, en est l'apothéose, l'aboutissement. Il faut avoir écouté ce qui précède (ou du moins l'avoir bien en tête) pour l'apprécier. Il faut se laisser qguider par la voix cassée de Gainsbourg, les chœurs fantômatiques, la guitare hypnotisante, et prier les cargos de la nuit avec Serge.

 

Je ne vous le cacherai pas: j'adore m'en dormir en écoutant cet album. Gainsbourg qui me raconte cette histoire tragique avant que je m'endorme… j'adore.


 

Variations sur Marilou

 

Pendant du Cargo Culte pour "L'homme à tête de chou", apothéose mais cependant pas épilogue… Morceau fatalement… glauque et déprimant dès l'intro, bizarrement, c'est peut-être la prmeière fois que c'est la voix de Gainsbourg qui appaise l'ambiance. Longue description, à de nombreuses reprises, d'une femme qui bien que désirable arrive à s'occuper très bien d'elle-même. Variation des descriptions, des rythmes, du degré de détail, morceau fleuve, hypnotique (à croire que c'est ce que je préfère chez Gainsbourg), le groove s'installe petit à petit dans le morceau alors que Marilou monte vers les sommets… Avec, peut-être ici, l'apothéose du jeu sur les allitérations avec lesquelles Gainsbourg s'amuse depuis longtemps déjà (et il n'a pas fini), qui permettent à sa voix de chanter alors qu'il ne fait finalement que parler, pourtant.

 

 


 

 

Je ne vous cacherai pas, non plus que la fin du film m'a déçu. Parce que j'avais déjà, dans mon esprit, une "fin idéale", une façon de voir ça. Et, évidement, la musique qui allait avec. Alors, quitte à ramener Katerine dans l'histoire, voilà "mon" générique de fin idéal, en bonus.

 


 


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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 14:00

Tout est parti d'une discussion dans un bistro parisien. Ska expliquait qu'il aurait bien du mal à faire son top 5 vu les groupes que je proposais (Pas de Springsteen, il est perdu, le Ska.)

Christophe était là, lui aussi.

Reste qu'au final, l'idée a germé, bizarrement, et finalement on en arrive là.

 

Donc oui, c'est Noël, on aime tout le monde. Oui, tout le monde, même (c'est exceptionnel pour célébrer la naissance du Sauveur, rêvez pas, demain on revient à nos bonnes vieilles rancunes) les fans de Queen.

 

Que vouliez-vous qu'il sorte de l'alliance du fan de Queen, de l'amateur de mauvais bon goût (ou l'inverse) et du maniaque du top 5? Ceci: voici un top 5 hors série crossover, featuring Ska, Mario Cavallero Jr, Chtif et Guic… Le Best Of de Queen.

 

 

Laïus introductif: Entendons – nous bien, Queen reste un groupe fondamental pour moi, un groupe qui a marqué mes vacances d'été pendant des années, à grands coups de Greatest hits II. Queen et les Beach Boys resteront longtemps pour moi associés à l'insouciance de l'enfance, aux après – midis ensoleillés du mois de Juillet…

 

Mais bon, passé 15 ans, ne déconnons pas, c'est Queen.

 

 

Reste que, pour des raisons toutes plus ou moins valables, … Bon, voilà comment on va le dire: ceci est le top 5 des morceaux de Queen que je suis incapable de détester (et même, parfois, que j'aime).

 

 

Seven Seas of Rhye:

 

Que ce soit le moti introductif au piano, la comptine pop rythmée mais classieuse qui s'enchaîne dessus, je sais pas, il y a là dedans tout ce qui fait que Queen, finalement, parfois, c'est pas si dégueu que ça. Ce qui rend l'écoute du reste d'autant plus frustrante.

 


 

Bohemian Rhapsody.

 

C'est même pas vraiment pour le morceau. C'est juste à cause de… Wayne's World. Ca a beau être très très con, je suis toujours aussi mort de rire à chaque fois. Un jour elle sera mienne. Oh oui, un jour, elle sera mienne.

 


 

Don't stop me now

 

Outre sa présence dans une scène que je considère comme déjà mythique, cette chanson est également, et surtout, un titre imparable, dansant, fou, "baroque" comme le veut l'expression consacrée, bref, grandiloquent dans le fun, un putain de régal.

 




 

(Désolé, y avait pas meilleure qualité...)

 

I want to break free

 

Ah…. Ce clip. Et ce beat, ce rythme entêtant, ce hurlement "I want to break free"… Je sais que c'est un mauvais morceau, pas de problème. C'est juste que… je sais pas, il y a une fraîcheur réjouissante, qui fait que, ben… j'arrive pas à le détester.  Et puis c'est tellement sympa comme fond pour passer l'aspirateur.

 

 


 

Under Pressure

 

Attention, aveu: J'adore ce morceau. Vraiment. Je ne sais pas pourquoi, mais l'entrelacement des voix de Bowie et Mercury, les hurlements suraigus de la fin, cette volonté de faire passer une souffrance mélée d'espoir en lequel on ne croit pas par avance, tout cela… Ca me parle plus que de raison, et il m'est presque impossible de ne pas frissoner en l'écoutant. Miracle de la musique, même quand elle est mauvaise?

 


 

 

 

Et maintenant, l'avis d'un Queenophile invétéré et néanmoins ami: Chtif, qui nous offre sa version des faits:

 

Le Top 5 de Queen, oh la vache, que c'est dur.
Disons que choisir dix, ou  plutôt quinze titres parmi la large discographie du groupe est encore jouable. La première sélection est facile : ne se concentrer que sur l'époque seventies du groupe (les 7 premiers albums sur la quinzaine qu'ils ont commis), celle où ils affirmaient fièrement "No synthetizers" sur les pochettes. Après, faut reconnaître, ça s'est un peu corsé.
Par contre, réduire à cinq implique forcément de passer par des choix déchirants. Impossible alors de prouver (à un auditoire que l'on imagine forcément moqueur...) tout l'éventail des styles avec lesquels s'acoquinaient les anglais. Mais puisqu'il faut s'y mettre, le voici, ce Top cinq :


'39


Une bizarrerie folk non pas chantée par Freddie, mais par Brian May, le guitariste. C'est le genre de refrain très simple à entonner avec un tambourin autour du feu de camp, et pourtant souffle là-dessus un irrésistible vent d'aventure que je n'arrive toujours pas à m'expliquer.


You're my best friend

 

 Invitez votre meilleur pote, ouvrez du vin au soleil, sortez le fromage, parlez gonzesses et passez-lui l'air de rien cette sucrerie pop écrite par le bassiste, John Deacon. Le message passera en subliminal. L'un comme l'autre comprendrez que rien d'autre ne compte. Et merde, j'écoute Queen et je deviens gay, tiens. Rattrapons-nous tout de suite avec...



...Fat bottomed girls


Un morceau parfaitement salace (chanson d'ouverture appropriée du film "Supersize me", tiens...), qui balance des fesses comme un cul de black. Avec en prime un roulement de toms imbattable de Roger Taylor, qui n'a pas fait que de bonnes choses, mais qui s'est vraiment déchiré sur ce coup. Air-batterie obligatoire.

Death on Two legs (dedicated to...)


Doux Jésus que je n'aimerais pas être à la place de leur ancien manager qui s'est pris cette chanson en pleine gueule. Elle ouvre "Night at the opera", leur album le plus vendu, et depuis 1975, le monde entier lui souhaite un bon suicide au son de la guitare vitriolée de Brian.Un immense morceau rock.

Good Old Fashioned Lover Boy


Tout le talent de Freddie Mercury résumé en un seul morceau. Moins grandiloquent que "Bohemian Rhapsody", mais tout aussi charmant avec sa mélodie désuète et son esthétisme de galant gentleman. Il y a quelque chose de victorien dans ces compositions chargées d'enluminures, qui relève certes plus de l'aménagement d'intérieur que de l'architecture fine, mais qui enivre les sens comme les effluves d'une putain de maison close. La fin du morceau, avec les voix en harmonie, ces "Wouhou Wouhou ! " dans les coins,  est un pur régal.

 


 

 

 

Voilà. Bon… Sachant que c'est une opération "C'est Noël on aime son prochain", je compte sur vous pour laisser les quolibets de côté… Au moins durant la journée du 25.

Reste maintenant à Christophe et Ska de livrer leurs versions!

 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 19:33

Ce n'est pas sans esquisser un sourire malsain que j'ai découvert qu'après Nick Cave sous le très biblique n° 12, nous retrouvons aujourd'hui Nirvana sous le très funeste n° 13.

 

Mais bon, une fois le sourire passé, la constatation est sans appel: c'est la merde.

 

Pourquoi, mais bon Dieu pourquoi j'ai collé Nirvana dans cette sélection d'artistes? La réponse je la connais, pourtant: c'est juste que je devais le faire. Parce que j'ai dormi pendant 6 ou 7 ans avec un poster de Nirvana accroché au dessus de la tête de mon lit. Parce que Nevermind, c'est le premier album pour lequel je me suis amusé à créer une pochette moi-même (sublime découpage collage qui assurément vaudra des millions à ma mort.) Et aussi parce que le premier T-shirt d'un groupe de Rock que j'ai acheté, c'était un T-shirt Nirvana.

 

Mais faudrait pas non plus que ça nous fasse oublier la réalité de l'instant, et le fait est que Nirvana est très certainement le groupe que j'écoute le moins, dans ma vie. Et aussi le groupe que j'ai le moins souvent envie d'écouter.J'étais trop jeune pour etre grunge, donc ça ne me rappelle pas de bons souvenirs de jeunesse. J'ai découvert Nirvana déjà mort et enterré, et n'ai donc eu qu'une admiration retrospective pour Cobain… doublée d'une évolution surprenante: Cobain est certainement la seule Rock star sur laquelle plus j'en apprends, moins je l'apprécie.

 

On reste cependant dans la logique de cette sélection, qui réunit des artistes qui m'ont vraiment marqué, qui ont été importants à mes yeux, rien n'oblige qu'ils le soient encore, ou que je continue à vouer un culte à leur œuvre (y a bien eu Muse.)

 

La conséquence logique sera que j'aurais pas forcément grand-chose à dire, donc veuillez excuser certains silences.

 

Evidement, je vais faire mon malin, et ne mettrais pas "Smell Like teen Spirit" dans la sélection. Et je ne me priverai pas de dire que de toutes façons, je préfère Hole.


 

Love Buzz

 

Vous avez déjà vu, dans une soirée un mec mettre ce morceau dans la platine, s'approcher d'une fille qui lui plait, s'agenouiller et lui chanter "Would you believe me when I'll tell you that you're the queen of my heart", pour se voir offrir un splendide râteau en conséquence?

Moi si. Et je peux vous assurer que 1. Non, ce n'était pas moi, le mec, mais quelqu'un d'autre. 2. Ca calme, quand même.


 

Lithium

 

Bizarrement, la façon dont on découvre tel ou tel groupe doit en général beaucoup à un hasard capricieux. Par exemple, si on me demande Comment j'ai découvert les Pixies, je vais parler de Fight Club, obligatoirement.

Alors qu'à ce moment là, ça faisait déjà 4 ans que je connaissais Lithium. Et si Lithium c'est pas un énorme portail encadré de flèches en néons avec marqué "Pixies" en dessous, je sais pas ce que c'est.


 

Been a son

 

Ca c'est juste parce que finalement, Nirvana a aussi sorti quelques chansons purement "pop" (enfin, plus que leur registre habituel), et que c'est parfois vachement réjouissant.


 

Heart Shaped Box

 

Pour la voix. Quand on réussit à trouver la voix de Cobain sur ce morceau vraiment mélodieuse, c'est qu'on est mur pour passer à des trucs plus corsés. Quand même !

 

Et pour la cinquième… J'aurais tendance à hésiter entre Aneurysm et Touette's, mais ce sera…

 


Tourette's.

 

En version live. Pour se rappeler que la hargne n'est pas non plus un vain mot quand on parle de Nirvana.

 

 

 


(Et comme je suis un gars mesquin, voici en petit Bonus "You know you're Right", l'"inédit" de Nirvana du best of de 2003… repris par Hole lors de son MTV Unplugged en 1995 – quel taquin ce Guic')

 


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