Arriver sur le Web pour partager sa passion de la musique n'a pas que des avantages. En même temps, se passionner pour la musique, en soi, non plus.
Mais surtout, mon faible esprit se retrouve face à son pire démon : la lassitude. Mais revenons plutôt sur l'évolution des choses afin de bien cerner ce problème.
Bon, vous connaissez tous ce processus, ne serais-ce que parce que je l'ai déjà grandement raconté, mais aussi parce que vous, lecteurs (enfin, je suppose, une grande majorité d'entre vous qui me lisez) êtes aussi passé par là.
La découverte d'une passion pour la musique est quelque chose de fascinant. Surtout quand elle arrive en fin du XXème siècle et qu'on se passionne pour le rock. 50 ans de musique à rattraper... Ca fout le vertige. Le champ des possibles est énorme, les découvertes s'enchainent, on se prend claque sur claque, on en vient à expliquer à ses propres parents à quel point ils n'ont pas su profiter de leur époque... (Mais ca c'est parce qu'on a pas vécu le même contexte : S'il me parait insensé d'écouter Delpech plutôt que le Clash en 1977, c'est uniquement parce que je n'ai pas vécu cette époque. Je suppose que le public des Clash, en France, en 1977, devait être assez réduit, et il n'y a pas de raison pour laquelle j'aurais été plus malin que les autres à cette époque. Mais bon, c'est mon avis.)
Enfin bref : on commence par se passionner pour un groupe, puis pour ses influences, ses parents proches, ses successeurs, et la liste s'allonge, s'allonge, regorge de classiques à connaître, on découvre, on apprécie, on hait, on se prend des claques, on a envie d'en mettre, on headbangue, on pogotte, on râle, on chiale...
Et un jour, bizarrement, la fréquence des claques qu'on se prend diminue.
Et un jour, malheureusement, la claque devient l'exception. Elle devient, certes, plus forte du fait de sa rareté... Mais elle manque.
Au bout de trois ans de « formation », j'avais déjà découvert disons 50 % des artistes qui figurent à l'heure actuelle au rang de mes artistes fétiches. Les classiques, évidement : Les Beatles, Doors, Bowie, Clash, Velvet... Et les miens propres, Smashing Pumpkins en tête.
2006, l'année ou j'ai commencé à fréquenter cette blogosphère rock, marque un tournant : bizarrement, depuis 3 ans, seul un artiste chaque année se voit rejoindre ce groupe des groupes qui comptent vraiment pour moi, souvent à l'occasion d'une redécouverte à l'aune d'une plus grande maturité... En l'occurrence les Who, Nick Cave, et les Smiths. 2009 n'a pas encore apporté sa surprise.
Mais ce qui apparaît en même temps, c'est... d'être au courant de sorties de nouveautés beaucoup plus vite, de savoir que « tiens, cet album là, le gars est pas connu mais le disque est génial », bref, tant de trucs qui font que le boulimique musical qui se terre en moi se trouve ravi.
Mais chaque médaille a son revers et le boulimique finit par ne plus apprécier le gout des aliments. Tout parait soudain fade et plus aucun album ne s'offre le luxe de squatter la platine des semaines et des semaines comme pouvait le faire nombre de ses prédécesseurs. Certes, oui, il y a toujours, ici ou là, un album qui plait franchement, mais rien qui obsède, reste, marque, aucun album qui s'invite au banquet de ceux sans lesquels je ne pourrais survivre. C'est là qu'intervient la lassitude. C'est là que j'admire la capacité des autres blogueurs que je fréquente en ces pages à se réjouir, à s'enflammer pour certains disques, capacité que je perds un peu chaque jour.
Au profit d'une extraordinaire capacité à paraître snob en trouvant tout ce qui sort totalement surévalué.
Putain, le snobisme... Le truc que je voulais éviter à tout prix, le truc qui m'horripile (quand il est réel, pas quand c'est du second degré), le voilà qui me tombe dessus, comme ça, sans prévenir. Et même, au début, sans que je m'en rende vraiment compte pour tout dire. Pas la peine que j'étale le mien, il y a bien assez de nostalgiques et de râleurs snobs qui s'étalent sur la toile... Et pas assez parmi mes lecteurs pour que ce changement de direction soit apprécié!
Et la conséquence qui en découle est évidement, mais vous l'aurez deviné, qu'en l'absence d'engouement, en l'absence de motivation, il est tout de suite pplus difficile d'écrire des articles comme ceux dont j'ai abreuvé ce blog pendant plus de deux ans.
« Oulà là » vous dites - vous « il va encore nous faire le coup du faux départ pour relancer un jeu à la con ».
Non, non, tout ce que j'ai écrit depuis le début de cet article est 100 % vrai. Cette lassitude, cette faible motivation à écrire sont bien présentes. C'était d'ailleurs pour retrouver es idées et le gout des choses bien faites que j'ai fait une pause de maintenant presque 3 mois, d'ailleurs. Mais bon.
Le fait est que j'aime partager des trucs sur ce blog, et qu'il n'est pas question de le fermer. Juste de changer de style. Faire plus concis, plus souvent. Ce qui m'arrangera avec le boulot à amasser à côté. D'où mon idée géniale (totalement originale d'ailleurs, du jamais vu...) les top 5.
Parce que c'est court, parce que c'est rapide, parce que c'est succinct, parce que ma pensée s'organise ainsi. Les habituels articles fleuves, les « Le Rock-Critic est un con », et autres « un album un artiste une année » resteront bien évidement de la partie, et seront publiés quand les idées auront pris forme, ne vous en faites pas.
On attaque très bientôt (c'est-à-dire, a priori, demain, avec 155 songs : les best of 5 titres de mes 31 artistes fétiches.) Puis, au fur et à mesure de l'inspiration, des trucs divers, soit issus d'articles fleuves que je ne finirais jamais, soit des idées qui passent comme ça et sur lesquelles j'ai envie de me marrer avec vous.
En espérant que vous resterez de l'aventure...
Guic', qui voudrait moins être « the old ».
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