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Songs for the Deaf

La moitié de l'ancienne playlist, liée au contenu de ce blog, ayant été engloutie dans les entrailles de Deezer, vous trouverez ici "seulement" quelques titres épars que j'aime, avec des variations aléatoires representatives de mon humeur.

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De toutes façons personne écoute jamais les playlists sur les blogs, alors...

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Here, There And Everywhere

11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 11:56

 

Les Pistols c'est sympa, mais ça va 5 minutes. Surtout que dès qu'on commence, à 18 ans, à placer les Pistols sur un piédestal, on réalise bien vite à quel point celui-ci s'avère fragile et, surtout, difficile à consolider. Il faut être bien naïf pour croire que seul McLaren est le méchant de l'histoire. Il faut être con pour trouver le renvoi de Matlock (et son remplacement par Vicious) "trop bien". Il faut ne s'être pas renseigné pour croire encore cette légende selon laquelle les Pistols ont sauvé l'Angleterre d'un Rock progressif qui n'a jamais été une menace. Il faut être ado pour trouver géniale leur façon de dire "Fuck" à tout sans jamais rien apporter en solution. Enfin, il faut être sourd pour croire un instant que la musique des Pistols est effectivement ce "retour au Rock des sources" que clamait l'esthétique punk de l'époque.

 

http://www.jetfm.asso.fr/site/IMG/jpg_johnny_thunders.jpgJe ne dis pas que les Pistols sont dénués d'intérêt, non. Juste qu'on les a fait porte-étendard de bien plus de choses que la raison et la logique n'auraient du l'autoriser, amalgamant toutes les définitions possible d'un mouvement pas si bien défini que ça autour d'un unique groupe.

 

Mais surtout, le paradoxe ne saurait s'arrêter là. A ce moment là (et même un peu avant), de l'autre côté de l'Atlantique, la scène punk se monte. La, oui, et pas une. La vraie, l'originale, celle des Patti Smith, Ramones, Television, et bien sur Heartbreakers. Ceux de Thunders, Johnny Thunders.

Celui-là même qui, 5 ans auparavant avait, avec les New-York Dolls*, avait américanisé le Glam Rock. Glam que les Pistols jouaient à leurs débuts, avant que Malcolm McLaren, ex-manager des NY Dolls ne les rencontre et les convainque de jouer du punk. Style que Nolan et Thunders, démissionaires des Dolls en 1975 (un an après l'arrivée de McLaren au management des Dolls) jouent avec les Heartbreakers.**

 

Dans une telle situation, le sale gros réac que je suis ne supporte pas de voir ces petits paltoquets de Sex Pistols, sous couvert de provocation à pas cher et de contestation de trône, balancer une chanson comme New York, qui se résume plus ou moins bien à un gros Fuck à la gueule des New York Dolls… Sans lesquels ils ne seraient surement pas là où ils en sont quand sort "Nevermind the Bollocks".

 

 

Les paroles, ici.

 

S'ils ont un mérite, c'est de pas se cacher. Parce qu'avec les références à "Looking for a kiss", entre autres, ils sont un peu grillés à des kilomètres les Tontons Flingueurs du U.K.

 

http://images.uulyrics.com/cover/j/johnny-thunders/album-so-alone.jpgCe genre de comportement me déplait assez fortement, personnellement. C'est entre autres à cause de ce fort sens moral que je ne suis une personne qu'assez peu Rock n' Roll. Mais y a pas qu'à moi que ça déplait pas. Thunders non plus n'a pas aimé. Et sa réponse est tout simplement une des plus grandes chansons qui soit, et surtout une des plus jouissives qui soit. C'est sur le premier album solo de Thunders (So Alone), et ça s'appelle London Boys. Et voilà du punk junkie mais intelligent. Un vrai retour au Rock n'Roll (avec un solo de guitare tout à fait raisonnable! Voilà un truc que je n'ai jamais compris: Comment se targuer d'un "retour au rock n' roll des débuts" tout en supprimant purement et simplement le concept de solo de guitare, alors que ceux-ci magnifient certains morceaux de, au hasard, Chuck Berry (Si c'est pas du vrai Rock n' Roll de base, ça, putain je sais pas ce que c'est) ? Si le but c'est de montrer aux groupes de prog qu'ils se plantent avec leurs solos de 15 minutes, pourquoi ne pas leur montrer comment en caler un correct en termes de durée, d'intensité, et de "comment l'amener" plutôt que de contourner le problème en le collant sous le tapis du studio? A part évidement... si on est pas foutu d'en torcher un. Quoique, certains ne seraient pas gênés)

Sans compter que Thunders, gentiment traité de "faggot" et cordialement inviter à fermer sa gueule dans le morceau incriminé, fait ici preuve d'une finesse dans la réponse qui la rend encore plus virulente. L'invective plutôt que l'injure. La véritable hargne plutôt que la provoc'. Le cassage en règle, en toute distinction, face à la pose, aux rots, et aux fucks balancés pour choquer le bourgeois. Face à la vulgarité, en fait.

 

Avec les Paroles, ici.

 

 

 

Voilà. Ca c'est du punk. Ca c'est mon punk.

 

Et puis accessoirement, comment ne pas prendre parti pour celui qui a écrit la plus grande, la plus belle et la plus honnête des chansons jamais écrites sur la nostalgie et ses effets pervers?

 


 

(Et merci à Xavier, qui, alors que je lui confiait mes soucis de manque d'inspiration en Juillet dernier m'a dit, aporès que je lui aie narré l'histoire des ces deux chansons: "Mais putain, pourquoi t'écris pas sur ça, je la connaissais pas, moi, cette histoire!")

 

 

 

* C'est non sans difficulté que je cache mon émotion à l'idée d'être intronisé "Quatrième personne qui parle encore des New York Dolls en 2010" après Stephen Morrissey, Philippe Manœuvre et Thomas Sinaeve.

 

**Je vous l'accorde, ma façon de vous raconter l'histoire ressemble à un épisode d'Amour Gloire et Beauté (enfin, non, il se passe tellement de choses que ça  ferait 10 épisodes)

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 12:24

http://2.bp.blogspot.com/_kkCHUk87bYc/SHkGZLMSr-I/AAAAAAAAHkk/Flaqv5BflkQ/s400/The+Pogues+-+If+I+Should+Fall+From+Grace+With+God.jpgDe nos jours, les gens ne respectent plus rien. Quand on leur dit qu'on écoute les Pogues, ils ne peuvent s'empêcher de faire une remarque bidon, à base de jeu de mot sur les "Pogs" qui ont envahi les cours de récré à un époque ou je n'étais même pas encore entré au collège.

C'est ridicule. Parce que quand on connaît les Pogues, on a envie de tout sauf de plaisanter avec, tant c'est beau et bon. C'est encore plus ridicule quand la personne faisant la blague n'a pas connu les Pogs en question, parce qu'à l'époque elle bossait déjà.

 

Pour corriger cette erreur, je me sens obligé de vous expliquer, très simplement, pourquoi il faut écouter les Pogues, en quelques points.


 

1. Parce que c'est celtique (un peu):  Dans un pays qui porte suffisamment d'attention à la musique folklorique bretonne pour diffuser le défile du festival interceltique de Lorient sur une chaîne nationale, et dans lequel Tri Yann arrive à remplir un Bercy, le succès modéré d'un groupe comme les Pogues, ça fait tache. Il est temps d'y remédier.


 

2. Parce que c'est dansant (pas mal): et en plus, c'est dansant sans même qu'on ai besoin de boire, même si ça arrange un peu les choses. Je vous mets au défi de pas avoir envie de sautiller un peu partout en gueulant des "Far Away" à l'écoute de Sally McLellane.


 

3. La voix de Shane McGowan: Parce que c'est une de ces voix directement reconnaissables, et qu'elle est vraie. Nombreux sont ceux que les abus de Bourbon et de tabac ont pourvu d'une belle voix caverneuse et ténébreuse: Tom Waits, Mark Lannegan, Garou… Avec le même régime (à ceci près que le Whiskey remplace le bourbon, ont est en Irlande), McGowan s'offre une voix éraillée, braillarde, qui rappelle parfois le cri du mec en train d'essayer de s'endormir sous la table alors que le patron vient tenter de le déloger parce que c'est l'heure, on ferme, pochtron. Pas aussi agréable, mais tellement plus vraie, tangible, et, fatalement, émouvante.


 

4. Parce que c'est émouvant (quand c'est pas dansant): des ballades de marin avec chœurs, fabuleuses et émouvantes, tendres, il y en a aussi. A pair of brown eyes, A rainy night in Soho, ou la fabuleuse Fairytale of New-York, en duo avec Kirsty Mac Coll (et là, l'alternance des deux voix c'est vraiment magnifique)


 

5. Parce que même pillé, ça reste d'enfer: Oui, Fiesta a servi de générique à une émission de Patrick Sébastien dans les années 90. N'empêche, une fois passé le léger sentiment de rejet à l'écoute de la trompette d'intro (soit la partie utilisée comme générique), on est dedans, dans ce trip celtico-mexicain, et on se laisse emporter, et c'est bon. Come on you ramblin' boys of pleasure


 

6. Parce que c'est plein d'enseignements et de conseils sur la vie:

 

There's nothing ever gained by a wet thing called a tear
When the world is too dark and I need the light inside of me
I'll go into a bar and drink fifteen pints of beer

 

(Streams of Whiskey, sur Red Roses For me, 1984)

 

 

7. Parce qu'ils mettent en application leurs propres conseils.(cf. point précédent)


McGowan avant:

http://membres.multimania.fr/pogues/images/shane.jpeg


 

Maintenant:


http://forgottenjournal.com/wp-content/uploads/2007/12/pogues-singer-shane-macgowan.jpg

 

8. Parce que l'accordéon: après tous les groupes franchouillards qui ont essayé de ressortir le piano à bretelles de son ghetto musette en y arrivant plus ou moins bien, il est temps de se réconcilier avec l'instrument: les Pogues, c'est une bien meilleure façon que la Rue Ketanou ou les Ogres de Barback.


 

9. Parce qu'ils vengent l'Irlande: rendez-vous compte, ce pays nous a envoyé les Corrs, les Cranberries et U2. De ce point de vue, seul le Québec arrive à battre l'Irlande dans la catégorie "Fournisseur douteux" (L'Allemagne a laissé la place libre à l'orée des années 1990, quand ils ont compris que la disco c'était over, et qu'on s'est rendu compte qu'ils étaient fans de David Hasselhoff en tant que chanteur!) Les Pogues, c'est le groupe qui vient racheter leurs péchés, et le Québec n'a pas d'équivalent (Les Trois accords ne compte pas.)


 

10. Parce que "The Body of an American". Une chanson magnifique, entendue nombre de fois dans ce que les specialistes considèrent comme une des meilleures séries de tous les temps: The Wire. (The Wire, considérée comme la seule bonne circonstance d'écouter les Pogues d'après le Dictionnaire de la mauvaise foi musicale. Qui prouve ainsi qu'il porte bien son titre.)


 

Hors-Concours: Parce que les Pogues, une terrasse au soleil mais pas trop, une Guinness: c'est peut-être ça, en fait, le bonheur.

 

Allez, sortez la bière du frigo (si vous n'en avez pas dans le frigo, je ne comprends même pas que vous me lisiez), et écoutez-moi ça:

 


A la votre!

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 11:47

Vous vous en êtes rendus compte, sûrement, mais là, sur "Laisseriez-vous votre fille coucher avec un Rock-addict?", c'est grille d'été, et grosse glande.

Mais bon, on va quand même éviter de donner dans la rediffusion donc, je vous propose simplement, parce que c'est facile, tranquille, et que ça me laisse libre choix, de vous parler un peu de chansons que j'adore et qu'on aura pas l'opportunité de voir passer dans les Top 5.

 

A tout Seigneur tout honneur, ouvrons le bal avec du gros boucan, de la bière, et de la testostérone.

 

 

Je suis pas un métalleux dans l'âme et je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas un punk dans l'âme et ne le serais jamais. Au final seuls ma qualité d'être humain de sexe masculin et le fait que j'ai fait allemand LV1 m'ont jamais prédisposé à apprécier Mötörhead (le second critère a fait également d'autres ravages, d'ailleurs.)

 

Lemmy*, dont le sang parait-il, permet de guérir la cirrhose du foie, disait de l'album "Overkill", qu'il permet de faire la différence entre les vrais hommes et les fillettes. Et c'est clair que le morceau même, Overkill, ça reste une grande démonstration, passez moi l'expression, de c******* sur la table.

 

Des paroles cons (en gros: voilà de la vraie musique, forte, puissante, dans ta gueule), une batterie qui tape et une basse qui virevolte (mais qui virevolte comme un routier – rat de l'opéra), devant, une guitare qui claque des solos sans fin, des pauses et des redémarrages… Ca fait du bien, ça fait plaisir, ça fait mal, ça défoule, ça calme.

 

Metallica l'a repris sur Garage Inc. Même Metallica n'arrive pas à faire aussi fort. C'est dire. Allez, c'est parti

 

 

 

 

 

 

* Je sais pas si vous avez remarqué, mais Lemmy, on connaît son nom de famille mais on l'utilise pas. C'est comme ça, comme une évidence, Lemmy c'est un pote. (Et perso je préfère l'avoir avec moi que contre moi dans une baston, c'est une autre évidence)

 

PS: Désolé, mais j'ai pas écrit depuis un mois, j'essaye de me remettre en route, je suis un peu diesel quand même.

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