Rock (beaucoup), littérature (un soupçon), et mauvaise foi (surtout).
The Clash. Groupe punk ultime? Surement. Groupe punk adulte surtout. D'abord on s'enflamme pour la folie furieuse des Sex Pistols, puis on se calme, on apprécie plus l'engagement et la maitrise du Clash. Oui, le Clash, dont on se plait à rappeler, au détour d'un snobisme finalement commun, que c'est « le », pas « les », Joe Strummer l'a répété à longueur d'interviews.
Alors, quand est passée la décharge d'électricité, que reste-t-il ? Eh ben un groupe qu'on continue à aimer, qui garde son efficacité, et qui s'est bien installé dans nos oreilles... Pour un bout de temps encore, espère - t- on.
Passons à la sélection.
White Riot
Ou comment commencer par le début. Parce que tout y est. Parce que pour moi, c'est ça, c'est ce morceau là le punk que j'aime. 2 minutes, envoyées plein pot, avec un solo de 5 secondes qui « dépotte à mort », et basta. La tête qui bouge, les pieds qui sautent, l'envie de coller des droites.
Et aussi parce que la scène d'ouverture de « Joe Strummer, the future is unwritten » nous montre l'ami Joe, en studio, enregistrant les lyrics de ce titre. A cappella. Et que jamais je n'ai ressenti une telle puissance brute depuis.
London's Burning
Alors, bon... Autant l'admettre, j'aurais très bien pu faire un simple top 4. Avec les 4 autres chansons de ce top. Ou un top 10, ou j'aurais pu rajouter des trucs un peu honteux comme « Rock the casbah », que j'adore, quand même.
Mais bon, un top 5, c'est un top 5. Cette cinquième place aurait pu très certainement être occupée par n'importe quel titre du parfait premier album du Clash, mais bon, il faut choisir... Donc, London's Burning, before drowning.
London Calling
C'est bizarre. J'ai toujours connu ce titre, j'ai l'impression. De toute façon, j'ai l'impression d'avoir toujours connu le Clash, mais sans savoir que c'était le Clash. Là, c'est l'exemple type. J'aurais, de longues années entendu ce morceau sans vraiment avoir la moindre idée que ça, c'était censé être punk. Mais bon, c'était bien. Et puis, d'ailleurs, ça l'est toujours : jamais 12 Notes de Basses pour un riff haché n'ont eu plus grand effet.
Guns of Brixton
Un jour, un morceau de musique n'a pas la même saveur que les autres. Moins de sucre, un peu plus de soufre, tout simplement. Un jour, on comprend que la chanson engagée peut être autre chose que ce qu'on en a toujours entendu, a savoir un moustachu vantant les qualités des Alpes et un anar décoiffé vantant les mérites des Chiens. Un jour, une chanson s'avère engagée, et en plus vous parle... Mais bon, depuis j'ose plus ouvrir la porte sans être armé.
The Magnificent Seven
Ben quoi? On a bien le droit d'aimer danser quand même. Chacun sa façon de se rebeler, et encore ici, pour le troisième morceau consécutif, c'est la basse chaloupée de Paul Simonon qui donne le rythme et qui fait qu'on a envie de sauter sur ses deux pieds. Magnificent.