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Songs for the Deaf

La moitié de l'ancienne playlist, liée au contenu de ce blog, ayant été engloutie dans les entrailles de Deezer, vous trouverez ici "seulement" quelques titres épars que j'aime, avec des variations aléatoires representatives de mon humeur.

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De toutes façons personne écoute jamais les playlists sur les blogs, alors...

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Here, There And Everywhere

25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 10:00

Tout commence au métro Oberkampf, un peu avant 19 h 30. Je retrouve un camarade de mon ancienne école aujourd'hui thésard, qu'on nommera dans la suite de ce récit (par souci de commodité), François.

 

Car voyez – vous, depuis la débandade PJ Harvey, je redoute deux choses. 1) Faire un concert en solo, en connaissant personne (si tu te fais chier tu peux même pas dire du mal…) 2) Le Bataclan. Et ne pouvant négocier le point deux, je contrecarrais le premier, ravi de plus de recroiser François, que je savais friand du groupe. C'est juste que je savais pas à quel point. Car s'il est comme moi un fan de la première heure, lui, c'est un fan historique: de son propre aveu, il "traînait sur Eiffelnews 1 à l'époque où [ils] étaient juste 5 à flooder sur un forum". Ben tiens, d'ailleurs, en voilà le webmaster, bien le bonjour, ça va, ah, t'étais déjà au concert d'hier, c'était bien? Oui c'était bien. Outre quelques private jokes un peu surprenantes ("T'as amené des confettis?"), ces gens ne tarissent pas d'anecdotes sur les multiples concerts du group qu'ils ont vu (St Amand les Eaux, ou encore le jour où "Ca a fini en acoustique parce que la salle était tellement petite que la sono a lâché").

 

Bref, me voilà à faire la queue au milieu de gens fort sympathiques (et vachement accueillants!!) qui donnent tous l'impression de connaître la moitié de la salle. La soirée s'annonce bien.

 

 

Nous voici entrés dans la salle. Directement, sans même un détour au bar, nous nous dirigeons vers le pied de la scène, et nous plaçons, tranquillement, au troisième rang. On est tellement bien, tellement en confiance qu'on confie nos sacs à la surveillance de demoiselles du premier rang (des connaissances de connaissances, ok, mais on est à Paris!), et on commence à discuter.

 

Puis le silence se fait (et se mue très vite en hurlements) quand Romain Humeau monte sur scène pour introduire la première partie. Il porte un T-shirt des Pixies, petit détail qui me réjouit quand même. Et, même si après m'être fait la réflexion que je commence à me faire vieux, j'ai accepté la paire de bouchon d'oreilles que m'offrait gentiment mon voisin, je me dis que la soirée commence bien.

 

Kid Bombardos, donc. Quatuor bordelais. Quand ils montent sur scène la bière à la main, la première réflexion que je me fais reste: mais à leur âge, ils ont pas le droit de boire de l'alcool non? En effet, ils sont jeunes, très jeunes. J'a même pensé à Hanson. (C'est d'autant plus ironique qu'après vérification, trois des membres du groupe sont frères.)

Reste que quand le groupe se met à jouer… Non j'ai pas non plus été scotché, halluciné par la qualité du groupe, mais bon. Reste que c'était une prestation tout à fait honnête, enjouée, motivée et motivante, bref du bon rock qui donne envie de bouger, entre les Strokes et Franz Ferdinand… Bref, une confirmation de plus que le revival rock 2000's n'est pas rien: c'est la porte d'entrée qu'auront empruntée une bonne partie des groupes qui vont pas tarder à débarquer.

 


 

Juste une question: y a-t-il un contrat tacite, ou une loi fondamentale qui veut qu'un groupe qui fait une première partie à le droit de dire 4 fois merci, 3 fois son nom et d'annoncer le titre d'un morceau, pas plus pas moins?

 

Et là, entre les deux concerts, je m'attendais à passer une sale demie-heure, vu qu'étant au pied de la scène, je ne pouvais pas me permettre d'aller chercher un truc au bar sans risquer de passer l'intégralité du concert accoudé à ce même bar.

 

Sauf qu'il s'est passé un truc purement hallucinant pour l'habitué des concerts industriels que je suis. Dans les cinq minutes suivant la première partie, juste après installation de la batterie par un roadie entre sur scène Estelle, la bassiste (une de plus à mettre sur la longue liste des bassistes craquantes que je tiens depuis ma découverte des Pumpkins). Qui… s'accorde. Puis Romain, qui fait de même, puis le mec que j'avais vu sur le côté de la scène (un mélange, physiquement, de Jarvis Cocker, Frederic Beigbeder et… Garth Hallgar), qui est en fait Nicolas, second guitariste.

Bref, tout ce petit monde fait les derniers réglages, sous nos yeux, plutôt que d'envoyer les autres le faire à leur place.

Manque de moyens ou habitude (je dirais habitude, vu la non surprise affichée par des ahuris qui ne le sont pas autour de moi), je comprends pourquoi un groupe aussi… simple ne peut que créer un lien si particulier avec son public.


 

Les accordages finis, tout ce petit monde disparaît… Pour mieux revenir 2 minutes plus tard, et attaquer le concert. Alors que la première partie s'est achevée il y a pas 10 minutes. L'ahuri, sur le moment, c'était moi.

 

Et Romain ouvre avec… Minouche, titre introductif du dernier album. Une bonne mise en jambe, mais bon, on attends un peu que ça envoie du Rock n' Roll, quand même. Ce sera chose faite dès le second titre, "Le Cœur Australie", de dernier album également, joué en trombe, le sourire hargneux et la rage aux lèvres.

 

Ca  se calme un instant, Romain salue le public et le remercie d'être venu, puis l'ambiance s'allourdit soudain. Il pleut des cordes. Et pour un mec censé être un arbre, il bouge beaucoup le Romain, sautillant toujours plus haut, avec toujours plus de pèche.

Reste que je suis encore un peu sur ma faim (il m'en faut beaucoup, moi, je suis comme ça.) J'ai faim de Tandoori. Et je vais être servi.

 


 

Saoul et le génial Ma part d'ombre. Comme ça, à la file, d'un coup, sans prévenir. Ou comment me convaincre en moins de 10 minutes. On se calme un moment pour accueillir le tube "Tu vois loin", puis on se calme encore un peu pour "Mort J'appelle".

 

Les lumières changent, et c'est le moment de "A tout moment la rue", qui se révèle alors, plus qu'un énorme morceau, qu'un génial single, comme un hymne fait pour être repris en cœur par une foule dont la colère se réveille un peu plus à chaque mesure.

 

Le concert contine tranquillement, alternant moments de calme émouvant, instants rageurs (dantesque bigger than the biggest), le tout, avec, en permanence, cette sincéritè et cette simplicité (Romain pris d'un fou rire à mi- chemin de "Dispersés" parce qu'un mec a hurlé "Spersééééés" du balcon… C'est très con, mais ça réjouit) qui ne peuvent que toucher même le plus blasé des Rock – critics.

 

Le set s'achève dans la sueur et la joie, avec un enchainement de titres remue – tripes: "Mille voix rauques", " Inverse-moi" (qui est à coup sur le vrai tube d'Eiffel, le chouchou de son public, le morceau dont on serait déçu qu'il ne soit pas là), et "Sombre". Les lumières se ralument, mais pour le suspens on repassera: il est impossible que le groupe parte sans rappel, a fortiori sans jouer "Hype", non?

 

Le groupe revient. Bon, "Les yeux fermés", ok. "Ma Blonde", oui. Et là…

Romain s'empare du micro pour nous dire "On va faire un truc qu'on a envie de faire depuis longtemps… Une reprise… On va vous jouer "Search & Destroy" (imaginez qu'il a presque l'air de s'excuser en disant ça…).

 

Moi dans ma fosse, j'ai pas forcément tout compris, parce que, comme Romain a accordé sa gratte avec le riff de "Seek & Destroy" de Metallica, je flotte en plein doute. Mais quand résonnent les premières notes, il se passe un truc en moi que je ne saisis pas. Moi, le mec calme, le mec qui supporte pas de se prendre un slammeur dans le dos en concert, le réfracteire du pogo, me voilà soudainement en train de sauter, me tordre, beugler "Somebody gotta save my soul", ressentir le Rock n' Roll m'emplir, me donner cette force que je recherche si souvent et trouve si peu.

 

Un pur moment de Rock n' Roll.

 

Derrière ça, "Hype", moment paroxystique du concert, est presque moins réjouissant – même si c'est un truc à voir, quand, comme moi, on l'a jamais vu. Comme sur le live, Romain en profite pour geindre à quelques reprises "I've got a broken face", histoire de rappeler d'où il vient…

Et alors qu'au milieu d'un public acquis depuis longtemps, je continue à gueuler "Hype! Hype! Hype!", les lumières se ralument.

 

On rappelle le groupe une seconde fois, et le titre du morceau réclamé est sans appell: "Douce Adolescence". Quiconque a posé une oreille sur "Les Yeux Fermés", comprendra pourquoi, et comprendra pourquoi, moi aussi, je le hurle.

 

Mais non. Ce sera "Je voudrais pas crever". Bref, les frissons assurés pour conclure. L'émotion, la colonne qui tremble, les larmes aux yeux, je regarde Romain conclure le morceau en jouant de la table d'éveil Playskool 2.

 

Les lumières se rallument vraiment… Et personnellement, je suis tellement réjoui, encore à quelques pieds de hauteurs, que je ne pense même pas à essayer de récupérer une set-list ou un truc comme ça: le simple souvenir du concert lui-même me suffira amplement.

 

Bref, heureux et conquis, j'ai pas eu droit à "Douce Adolescence", mais bon, qui sait… On se reprendra une place pour le concert parisien de fin de tournée histoire d'espérer l'entendre à nouveau, vu que, par défaut, ce sera quand même un putain de bon concert, à coup sur.

 

 


 

Setlist: Minouche / Le Cœur Australie / Il pleut des cordes / Saoul / Ma part d’ombre / Tu vois loin / Mort J’Appelle / A tout moment la rue / Sous Ton Aile / Je M’Obstine / Bigger than the Biggest / Dispersés / Mille Voix Rauques / Inverse-moi / Sombre
Rappel : Les Yeux Fermés / Ma Blonde / Search & Destroy / Hype
Rappel 2 : Je voudrais pas crever

 

 

 

 

1 Permettez moi une parenthèse ici. Le site Eiffelnews s'avère très important rapport au groupe. A l'origine site de fans, il est devenu avec le temps, tout d'abord le "site alternatif" au site officiel du groupe (géré, lui, par leur label – Labels), puis à la demande de Romain Humeau himself le site officiel du groupe. (C'est du moins ce qu'on m'a raconté le soir du concert). Il est également le lien entre le groupe et sa fan base, Romain y faisant parvenir régulièrement quelques mots, et le repère des ahuris (non que se donnent les fans du groupes).

Principal fait d'armes: quand le groupe s'est fait lâcher par son label peu après la sortie de Tandoori, avec, sur les bras, un Olympia à remplir, mais sans pub aucune… C'est le prosélytisme des ahuris dévoués à leur groupe qui permettra de remplir la salle mythique.

Voilà, c'est fini pour le passage historico- sociologico – anthropologique.

 

 

2 Comme je suis quand même du genre à toujours faire du mauvais esprit, je me demande quand même à quoi ressemble la partition (Cheval Cheval Cheval Vache?)

 

 

 

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commentaires

G
<br /> Vaness: C'est la première fois que ça m'arrive, si peu de temps entre les deux sets.<br /> Sinon, concernant Eiffel inconnu, c'est à rattraper, c'est tout ;-).<br /> L'idéal à mon avis serait de commencer par le live électrique de "Les yeux fermés". En particulier les 5 derniers morceaux, dantesques.<br /> <br /> Tireub: Ah mais moi aussi j'espère qu'ils tourneront encore! Parce que c'est pas l'envie d'y retourner qui me manque (surtout que, pour un ocncertt<br /> parisien, les places étaient vraiment pas chères.)<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Ah, que tu en as de la chance. Ca avait l'air d'etre encore un grand moment de concert. Toujours aussi proche et aussi respectueux de leur public, ca fait plaisir a entendre. Esperons que de<br /> nombreuses personnes auront envie d'aller les voir en lisant ta chronique...<br /> <br /> <br /> Ca semble quand meme plus rageux que les precedentes setlist celle la, tant mieux, et search and destroy, raaaaahhh. Je t'envie tellement.<br /> <br /> <br /> J'espere qu'ils tourneront encore en Mars, que je puisse les voir.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et sinon je pense que la partition c'est cheval cheval coucou coucou coucou(pas termine) coucou... Assez memorable le jouet playschool.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> Roh putain la chance ! 10 minutes entre les deux concerts ! Pourquoi ça m'arrive jamais à moi, qui vait toujours en voir toute seule ! Pfff, y'a pas de justice !<br /> <br /> Bon et si je dis que je jamais ecouté eiffel, du tout du tout même. Je prends une taloche ?<br /> <br /> <br />
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