Oh, et puis merde :
QUEEN EST CERTAINEMENT UN DES PIRES GROUPES QUE LE ROCK AIT CREE.
J’ai écrit ca en majuscules pour être plus visible par les gens qui chercheraient des infos sur Queen sous Google… (j'ai vraiment envie d'attirer la révolte, en fait.) Cette diatribe m’est venue de la façon suivante : il y a quelques jours, j’ai appris que Brian May, guitariste de Queen, venait d’être diplômé en astrophysique. Il avait arrêté ses études pour suivre le groupe, dans sa jeunesse.
Et si… Et si Brian May avait préféré les feux des télescopes aux feux de la rampe ? Et s’il avait préféré se perdre dans les nébuleuses plutôt que de devenir une star ? (Excusez moi pour cette envolée lyrique, Queen m’inspire. Mais pas assez. Normalement, pour respecter le rythme, je devrai trouver trois métaphores dans le genre, mais là… trou noir.)
Bref, et si au lieu de monter lui-même sa guitare pour devenir une légende du Rock, il avais monté, je sais pas moi, le télescope Hubble ? La face de la musique en serait – elle changée ? Je crois pouvoir sans trop m’avancer répondre oui : déjà, on n’aurait surement pas à subir les genres de musiques dits « symphoniques », genre le métal symphonique. Bon après le débat reste posé : qui est responsable de cette catastrophe qu’est Queen à partir de 1980. Brian May ? Freddie Mercury ? Flash Gordon ? Ou encore Christophe Lambert ? Oui : rappelons que Queen n’a pas eu que des collaborations lumineuses.
- Quand je serais grand je serais astrophysicien...
- Ca te dirait pas rockstar plutôt?
Donc tout ça, ça démarre comment ? 1975, album A night at the opera, titre honteusement piqué aux Marx Brothers (surement à cause de la ressemblance entre Freddie Mercury et Groucho Marx) et c’est Bohemian Rhapsody qui remporte un franc succès. (Rhapsody, tiens, encore un méfait involontaire de Couine). Mais qu’est qui a pris aux gens d’acheter ce disque ? N’avaient ils pas conscience qu’ils allaient déclencher l’Armageddon ?
Non j’exagère bien sur. Queen, pour la partie de sa carrière qui précède son premier Greatest Hits, a réussi beaucoup de morceaux agréables. On ne peut pas s’empécher de se dandiner un peu en entendant Don’t stop me now, Seven seas of Rhye est super classe, le funk de Another one bites the dust est unique. Mais quand meme, des fois les paroles… Florilège :
“Fat bottomed girls you make the rock n roll go round”
Ou des titres comme “Somebody to love” ou “you’re my best friend”…
Et ce best of, qui va nous servir de point de départ, s’achève par… des hymnes pour stade. « We will rock you » et « We are the champions ». La lobotomie à la portée de toutes les bourses. Mais c’est là que d’un coup on a un peu envie de le sauver le Brian May : son solo est le SEUL, je dis bien le SEUL truc à sauver dans « We will rock you ».
Maintenant le second best of, sorti à la fin des années 80, qui fut la bande son de mes étés, de 6 à 8 ans. C’est le début de la fin. Pour le groupe, pour la qualité de sa musique, pour Freddie Mercury.
"Oui j'ai piqué mon costume de scène à Cloclo, et alors? Viens te battre!" (Freddie, les griffes de la nuit.)
Mercury sait qu’il est malade. Et on a l’impression qu’il veut pas perdre de temps. Un peu comme un mec qui veut faire les 40 ans de carrière de Bowie en 10 ans. Tu m’étonnes qu’il en soit mort. Bref, il touche à tout, essaye des styles, des thèmes, des genres. Mais néglige un GROS détail : Bowie, lui, est un touche-à-tout de génie comme le dit l’expression consacrée. Mercury moins.
Et en plus, ce que je vais dire est abject, je le sais, mais bon… la maladie lui a fait perdre son talent. « Who wants to live forever » c’est niais. « Innuendo », pompeux. Bref 2 choses à sauver : le solo de May sur « I want it all » et le clip de « I want to break free ». Le titre le plus réussi qu’ils aient fait à cette période, c’est la reprise de “The great pretender”… Ou à la rigueur “Under pressure”, en duo avec … Bowie.
Bref Queen a eu ce génie de faire en 20 ans une carrière qui les a menés là ou les Stones ont mis le double de temps à parvenir : Stades, 1 million de personnes dans un concert au Brésil, albums qui se ressemblent tous.
Mais bon : 1992, c’est la mort de Freddie Mercury, qui laisse derrière lui une manne de titres inachevés qui feront l’objet d’un troisième best of tout à fait dispensable.
"Accusé, levez vous !"
Non... pas envie.
- D’avoir apporté de l’opéra dans le Hard Rock, engendrant des Dream Theater et autres Rhapsody, dont le mauvais gout n’égale que celui d’un Michel Sardou chantant sur la cinquième symphonie de Beethoven.
- D’avoir fait la B.O. de Flash Gordon et de Highlander (si c’est pas du nanard…) Excuse acceptées pour une présence posthume sur Shaun of the dead.
- D’avoir fait preuve d’un manque flagrant d’originalité au cours des 10 dernières années d’une carrière qui, en tout, en a compté 20.
- D’avoir remis à la mode le débardeur moulant, engendrant des Robbie Williams par dizaines
- De ne pas savoir comment enlever un micro de son pied sans péter le pied en 2.(voir Fig.2)
Bref : je remercie Copernic et Einstein d’éloigner Brian May des feux de la rampe. Il ne massacrera plus ce God Save the Queen si bien sublimé par les Sex Pistols en le transformant en immonde démonstration technique. D’ailleurs chanter ce titre était très présomptueux de leur part, un peu comme si je chantais « Dieu est fan de moi ». Titre encore à composer d’ailleurs.
Donc, tant qu’ils ne nous menacent pas de reformation, je dis banco. Sinon je me charge moi-même de la re-dissolution du groupe. Queen est la preuve (plus trop) vivante que parfois, un groupe est plus mythique de son propre avis que de l’avis de ses fans. Et d’ailleurs, qui se réclame de Queen aujourd’hui ? Les Killers, Mika ? Que des pointures quoi.
PS : Cette chronique était de pure mauvaise foi. Un petit Queen de temps en temps ça fait pas de mal. Mais torché en soirée quoi. Ca suffit amplement.