27 décembre 2006
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1980, année noire.
Tous les groupes pétroliers vous le diront. La fin des années Thatcher et le début des années Reagan, c’est pas trop la fête… La fin du pétrole du moins c’est ce qu’on croit, la fin du punk, et là c’est le contraire qu’on essaye de nous faire croire, l’arrivée de la New Wave qui bientôt sera aussi très Cold, comme la dinde de Lennon et comme bientôt Lennon lui-même, bref, à part L’Empire contre-attaque c’est pas l’année de rêve. Et aussi la naissance de ma sœur mais on s’en fout en fait.
Le petit sursaut d’orgueil Rock n’roll de cette année là viendra de l’album Back in Black d’AC/DC. On aura tout dit sur « essdess », et en particulier sur leur formidable capacité à refaire la même chose d’un album à l’autre, mais bon, on leur doit plusieurs choses :
- le fait d’avoir développé le Hard Rock n’Roll, en ayant l’instrumentation lourde du rock lourd, les solos interminables de celui-ci mais avec la conduite, la dégaine, et l’esprit de fun du Rock n’ roll des débuts (Il suffit de voir Angus Young reprendre à son compte le Chuck’s Duck pour comprendre)
- le fait d’avoir offert au monde quelques uns des plus grand hymnes rock qui soient (Highway to Hell, Whole Lotta Rosie et Hard as a Rock sont quand même imparables, on pourra dire ce qu’on veut)
- le fait d’avoir montré qu’il existe une scène Rock en Australie, et d’avoir ainsi pu ouvrir la voie à … euh… Silverchair ?
Bref, on va dire qu’en 1980, de toutes façons, il n’y avait pas grand-chose de passionnant à se mettre dans les oreilles, alors, par défaut, on peut choisir ce qui est tout simplement le meilleur album d’AC/DC. Le groupe a rencontré le succès international avec Highway to Hell, son album précédent, et aussi le deuil avec le mort de son chanteur, Bon Scott (cf. Rubrique La Mort en Rock, n°1).
D’où le nom de l’album : Back in Black. Back parce que c’est le retour, avec une nouvelle formation (Brian Johnson, repéré par Bon Scott himself qui l’a décrit comme « le chanteur de rock le plus pénétré depuis Little Richard ») et in Black parce que bon… on est un peu en deuil non ?

AC DC, pret à mettre le feu?
L’album a souvent été décrit comme un concept – album sur la mort (Hell’s Bells, Back in black…) et l’hédonisme, du moins c’est ce que je crois avoir compris dans ce que j’ai lu sur Wikipédia…L’album a en fait été commencé du vivant de Bon Scott et certains titres déjà écrits à sa mort ont été conservés. D’autres ont été écrits après son décès.
Ainsi, même si l’ensemble de l’album fait corps musicalement, on peut distinguer, niveau paroles, 2 types de chanson : celles sur la mort (et plus particulièrement sur celle de Bon Scott) (Hell’s Bells, Back in Black et… Have a Drink on Me) et celles ou AC/DC continue à nous conter son goût pour la fête, la drogue et surtout les femmes (You shook me…, ou Givin’ the dog a bone, ou je suppose que vous voyez l’image.) Le tout se réunit pour le final bluesy et hymnesque Rock n’Roll ain’t Noise Pollution : « Rock n’Roll ain’t noise pollution, Rock n’roll ain’t gonna die ».

Tout est là, encore une fois. Les riffs sont mythiques (Celui de « Back in Black » sera le premier truc qu’apprendra à jouer le jeune Kurt Cobain. Maintenant, le premier truc qu’on apprend à jouer, généralement, c’est « Come as you are »…), les solos ravageurs, mais bon, il n’y a pas qu’Angus Young dans le groupe… Brian Johnson se pose en successeur idéal de Bon Scott, voix nasillarde, hurlements rageurs…Le plaisir de jouer est intact et c’est ce qui les fait tenir…Comme au bon vieux temps du Rock n’roll.
Back in black est, avec Highway to hell, la pierre angulaire qui a apporté le succès à AC/DC. (Et pour moi, à l’heure ctuelle, leur meilleur album, pour la simple raison que c’est le seul que j’arrive à écouter d’une traite sans m’ennuyer une seule seconde). A force de faire la même chose, le groupe s’essoufflera très vite, mais s’il y a une chose qu’il prouvera et qu’il se plait encore à prouver, c’est qu’il a toujours été capable de sortir des morceaux foncièrement rock qui balayent tout sur leur passage et qui rallient les foules : For those about to rock (We salute you), Hard as a Rock ou encore Thunderstruck. S’il existe un seul group qui est fait pour remplir les stades, c’est bien AC/DC.
En 1980, on aurait aussi pu acheter:
- Double Fantasy de John Lennon et Yoko Ono...
- Sandinista des Clash
- Seventeen seconds de Cure
-... ou Guerre et Pets de Jacques Dutronc
Mais à part ca, j'ai beau y réflechir...