Bob Dylan. Monument intouchable, génie intemporel, chantre de la folk-song engagée...
Quoiqu'il arrive, rencontrer Dylan dans une vie, c'est pas rien. Pour moi ça c'est fait par le biais d'un coffret promotionnel 3 CD comme il en fleurit pléthore chaque mois de Décembre, coffret contenant quand même pas rien, vu que c'était quand même ce qu'on pourra qualifier de trio gagnant toutes catégories : Bringing it all back Home, Highway 61 Revisited, Blonde on Blonde.
Vous imaginez la claque que ça peut être de mettre un disque, comme ça, au hasard, qu'on a acheté parce que bon, on m'a dit que Dylan c'est important, et se prendre direct « Like a rolling Stone » dans les ratiches ? Ben j'espère pour parce que je vois pas grand-chose qui puisse s'avérer plus fort.
Alors c'est sur s'attaquer à Dylan pour le réduire à un top 5, c'est quand même pas une sinécure. Ca peut même faire flipper. Et d'ailleurs ça en a fait flipper un qui a décidé finalement de se rabattre sur d'autres alors que la place de guest était apportée sur un plateau d'argent pour l'hommage au Zim.
Heureusement, une charmante jeune fille a décidé de relever bien haut le défi, mais en même temps, quand on a piqué son nom de blog à une chanson du gars en question, faut assumer.
Ce sera donc pour honorer Bob que notre seconde guest interviendra, et c'est rien moins que la pourfendeuse de Lemmy, tenancière des carnets de culture estampillés 115th Dream, Laiezza, qui nous fait l'honneur de sa sélection Zimmermaniaque.
Ma sélection :
Bon, elle est presque banale, pas de petite perle plaquée au milieu de nulle part qui ressurgi comme ça, et focalisée sur la période 62 - 76 en gros, c'est-à-dire avant les Ray-Ban (quoique) et les hommages à Jésus.
Don't think twice it's alright
Et si c'était ça, la meilleure chanson de tous les temps? Comment on peut réussir à écrire une chanson de rupture si subtile, et surtout intelligente ? Pourquoi quand je quitte une gonzesse (ce qui ne m'arrive certes pas tous les jours, mais bon), je suis pas foutu d'afficher cette extraordinaire morgue, ce mépris dont on comprend qu'il est la pour cacher une réelle tristesse... Comment on réussit à faire une chanson de rupture qui soit pas déprimante, car sarcastique, tout en étant quand même vachement émouvante... Ca me dépasse.
En fait voilà. Ca peut pas être la plus grande chanson du monde, parce que ce n'est malheureusement qu'une chanson.
Like a Rolling Stone
Ah bah voilà. Y aura toujours un snob pour dire "J'adore Highway 61 mais je zappe toujours "Like a Rolling Stone, comme il y en aura un pour dire "J'adore le premier album des Doors mais pas The End" ou un pour dire « J'adore les Beatles mais Sgt Pepper m'emmerde ».
Si le troisième a effectivement raison, n'écoutez pas les autres. « Like a Rolling Stone », c'est la grosse claque bien violente, la révélation, une chanson obsédante, mystérieuse, parfaite, 6 minutes fascinantes gravées pour l'éternité... Vous voulez du Dylan « intemporel » ? Ben en voilà.
I want you
Il est quand même fort ce Dylan. Non content de faire la chanson de rupture parfaite (LES chansons de rupture parfaites, même), le voilà qui nous sort l'ultime chanson de drague. Non, pas de drague : de séduction. Une mélodie fraîche, un refrain pas trop dur à retenir, on dodeline gentiment en rêvassant à toutes les filles auxquelles on a jamais eu le courage de déclarer sa flamme, et on se dit que la prochaine fois qu'on fera une mixtape on mettre celle là à la fin (penser à garder de la place). Puis d'un coup on réalise qu'on a plus 15 ans, et ça fait chier.
If you see her say hello
Ben tiens. La voilà la seconde meilleure chanson de rupture de tous les temps. Enfin, c'est plutôt une chanson de post-rupture. Peut être est ce la suite de la première, qui sait... Enfin bref : c'est triste, souffreteux, beau, et vrai. Et ça fait mal. (Rajoutez moi « I know it's over » derrière , et bam, vous êtes bons pour planquer tous les objets contondants.)
Hurricane
Pourquoi je l'ai foutue là celle là ? Parce que bon, faut quand même remarquer que c'est le début de la première fin de Dylan l'album « Desire ». (C'est celui ou il part chasser des ours à l'arc sur la pochette). Limite ce serait le seul titre de l'album digne d'être sauvé, en exagérant quand même. Bon allez, on va donner deux raisons quand même. 1. C'est le premier titre de Dylan que j'ai jamais entendu (sauf qu'à l'époque je savais pas que c'était lui). 2. C'est le premier solo d'Harmonica qui m'aie collé des frissons.
Raison subsidiaire : ce titre n'a pas été gâché par Hugues Aufray.
Et maintenant, le player
La sélection de Laiezza se trouve ici.