Bon, OK, ca arrive comme un cheveu sur la soupe cet article, et moi-même je me demande pourquoi je l'écris, disons juste qu'il faut que ça sorte, et maintenant, avant d'avoir été influencé par les autres critiques.
Donc désolé pour ce demi-article qui est publié maintenant alors que ni le nouveau design ni la nouvelle bannière ne sont en place.
(Remarque: si entre le moment ou vous lisez l'article et celui ou vous postez un commentaire, le design a totalement changé, c'est normal.)
Bon, vous savez que je suis fan de Pete Doherty au point de prédire sa mort, mais là, bon, c'est pas tout ça, mais c'est trop.
Grace / Wastelands est le premier album solo du gars Pete. Un album à dominante acoustique, qui plus est. Moi qui adore quand il s'énerve (sur, au hasard, Fuck Forever ou French Dog Blues), mais qui baille dès l'instant ou il lève le pied (sauf sur Albion), vous comprendrez bien que cet album j'y allais à reculons.
Surtout que tout le monde encensait cet album. Oui, de la même façon que tout le monde (entendez par là, « les journaux ») ont glorifié le dernier Springsteen et (beurk) le dernier U2, on aurait dit que tout d'un coup, soit ils découvraient que Pete a du talent, soit... J'en sais rien en fait.
Si l'on s'en tient à l'album, plusieurs constatations s'imposent : la première, c'est que je n'ai rien compris à ce que signifiait « acoustique », parce que moi je le voyais déjà enchainer les titre à la guitare Folk, mais non, là, on observe un répertoire étonnant d'instruments utilisés, avec du piano, de la guitare évidement, des arrangements de cordes forts intéressants, et même, j'en ai peur, du mélodica ou un truc approchant. J'ai d'énormes progrès à faire en matière de vocabulaire. Mais avouez qu'imaginer Doherty au piano... n'était pas une évidence.
Non, en fait, acoustique, pour une fois, chez Doherty, est bien loin de rimer avec ennui : Sweet by & by est sautillante, Arcady vachement sympa... Et quand le tempo se ralentit, Doherty réussit pour la première fois à m'émouvoir, et là je dis bravo (1939 Returning, Broken Love Song). Surtout qu'il ose parfois quelques petites envolées qui surprennent, qui rendent joyeux, qui font plaisir (New Love Grows on trees, Broken Love song, again).
Alors quoi ? Ben, alors on se réjouit, on est content d'entendre un album de l'ami Doherty qui ne souffre que de peu de défauts (à mon humble avis), qui coule tout seul. Si certains l'accusent de céder à la facilité (et c'est peut être pas faux), on se demande franchement ce que ca donnerait s'il faisait un effort. (Peut être changerait-il la face de la musique - sait-on jamais.)
Là où je commence à me poser la question, c'est que, aux premières écoutes je le trouvais banal et ne comprenait pas l'engouement général : maintenant je ne vaux pas mieux que les autres. Enfin si, parce que j'ai le recul suffisant pour me demander où on va bien pouvoir aller maintenant.
Quelles conséquences funestes va avoir ce disque ? Il plait à tout le monde, merde ! On est foutus : il va s'écouler par palettes, ca va faire de Pete une nouvelle idole... Certes, il est déjà une idole, mais pour un monde réduit. Maintenant... Enfin, bon : il est certainement en passe d'être (enfin) connu pour autre chose que ses frasques.
A croire qu'il a décidé d'échanger de vie avec son amie Winehouse : elle, on oublie de plus en plus qu'en fait elle chante aussi, lui, les gens vont pas tarder à découvrir ses talents de compositeur.
C'est là que moi je commence à flipper, parce qu'il y a une évidence qu'on va peut-être vérifier : Pete(r) Doherty n'est pas fait pour avoir un succès grand public. Trop fragile. Trop simple. Trop supporter de club de ligue 2 anglaise.
Que va-t-il lui arriver ? Un syndrome Muse / Placebo ? A l'évidence non, puisque cet album n'est certainement pas le plus mauvais qu'il ait fait (de toutes façons, il n'a à l'évidence jamais fait d'album totalement mauvais, juste on préfère l'un, ou l'autre...)
Non, la réponse pour moi, c'est que... mais ils vont nous le tuer ! D'abord symboliquement, parce que non, je ne veux pas partager mon Pete avec la ménagère de plus ou moins 50 ans. Je ne veux pas qu'il passe sur RTL 2 (merde trop tard, Delivery y bouclait). Alors qu'il s'est sorti le nez de la dope, le succès est le meilleur moyen de lui offrir ce fameux « Palace of Bone »* qu'il veut s'acheter plage 8 ! D'où la mort pas symbolique du tout. Syndrome Cobain / Morrison.
Taxez moi d'oiseau de mauvais augure, mais bon... je commence à avoir peur. Ca doit être à cause des 4 « f » téléramesques collé sur l'emballage du disque. « f » comme funeste.
Mais bon. Voyons le bon côté des choses. Si c'est ça, la fin... oui, je prends. Même si j'aurais bien voulu une reformation des Libertines ! Ouais... C'aurait été bien.
Allez, concluons par la vidéo de "Last of the English Roses", ou l'on voit Pete(r) prendre soin de sa santé.
* Pour ceux qui ne sont pas familiers de l'argot anglais, « Bone », c'est le crack. Du moins dans le contexte de ce titre.