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Songs for the Deaf

La moitié de l'ancienne playlist, liée au contenu de ce blog, ayant été engloutie dans les entrailles de Deezer, vous trouverez ici "seulement" quelques titres épars que j'aime, avec des variations aléatoires representatives de mon humeur.

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De toutes façons personne écoute jamais les playlists sur les blogs, alors...

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Here, There And Everywhere

18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 13:34

Revenons encore une fois sur le délire de la mort du C.D., qui est, je voudrais le rappeler au passage un constat alarmiste plus ou moins monté de toutes pièces par les maisons de disques (enfin, je dis ça, je sais pas si j’ai raison ou pas, le seul truc c’est que quand je vois la réaction de panique de ma mère à l’idée de devoir apprendre à se servir encore d’une autre truc, question musique, alors qu’elle ignore encore tout du mode « lecture aléatoire » de son poste C.D, j’ai pas envie de vous paniquer, on sait jamais…). Le format mp3, le p2p et tout ça, c’est bien, ne serais ce que parce que ça offre des perspectives inespérées. Bien sur, l’accès à la musique sans rien payer c’est sympa, mais le vrai truc intéressant se situe dans le fait de pouvoir obtenir des trucs qu’on aurait jamais dénichés autrement : pirates ultra rares parus seulement à l’autre bout du monde, éditions limitées qui portent trop bien leur nom, et qu’on a donc pas pu se fournir. (Je parle évidement des vraies éditions limitées, ou c’est ce qu’il y a sur le CD qui diffère de l’édition standard, pas seulement la pochette. Par exemple la version 30 titres, et non 28, de Mellon Collie and the Infinite Sadness. Je l’ai vue une fois dans un bac, et j’avais pas conscience de ce que c’était. Je me hais à 15 ans.)

 
Mais bon… trouver un truc, même le plus grand album de tous les temps, sur la mule, c’est tellement commun… On trouve tout dessus. Sacrément chargée, comme mule. Mais ça ne remplacera jamais cette vraie sensation, agréable, belle, unique : trouver la bonne occase dans les bacs d’un disquaires. D’occasion ou pas. Quand on fout la main sur un disque qu’on cherche depuis un bout de temps, pour moins de, allez, 7 €, c’est quand même une sensation unique. Les seuls moments plus agréables dont j’arrive à me souvenir, ne sont que de ponctuelles réussites scolaires comme avoir mon bac. Ou alors, ça implique des filles (j’ai écrit « des », mais comprenez « une à la fois, et pas ma mère »). 
undefinedPlus jeune, j’avais pas Internet. Oui, j’ai connu une telle époque. Et, quand j’étudiais à Paris, j’étais pas loin (je dirais 1 min 30 à pied depuis le lycée) d’un magasin nommé « Gibert Joseph Musique », qui, pour info, est en gros 4 fois plus grand que celui de Lyon, et encore je compte que les rayons disques. Après analyse de mes rayonnages CD (bon, je vous mens pas, y en a qu’un chez moi), j’ai déterminé que 60 % de mes CD en proviennent. (Ouais, ma mémoire a tenu à se rappeler du lieu et souvent du prix d’achat de tous les CD que je possède. Le seul qui m’échappe, c’est le Live at Fillmore East de Ten Years After. En même temps c’est pas pour ce que je l’ai écouté, franchement). Au cœur d’eux se niche la perle rare : Led Zeppelin II payé 2,30 €. Un record pour un classique, je dis pas chef d’œuvre, j’ai jamais eu la patience de l’écouter entier, comme aucun Led Zep d’ailleurs, sauf Physical Graffity, vous voyez à quel point j’arrive à être cohérent dans mes pensées, c’est un truc de dingue.) Guic', arrête de faire des phrases aussi longues s’il te plait, surtout pour rien dire. Tu digresses tellement que tu te retrouves à fermer des parenthèses que t’as jamais ouvertes.
 
Bref : un rayon d’occase rock indé, c’est génial pour faire des affaires, mais aussi pour réaliser une sorte d’étude sociologique. Les gens qu’on y croise sont aussi diversifiés et disparates que ceux qu’on peut croiser à un concert des Stones ou de Metallica, bref, un groupe qui a au moins 20 ans de carrière derrière. Les petits jeunes en qui essayent de prendre conscience de ce que leur parents ont raté (j’en suis : je connais mieux les groupes de ses 20 ans que ma mère. Mon père j’en parle pas, il a arrêté d’écouter de la musique pendant quasiment toutes les années 70, c'est-à-dire entre les adieux de Brel à la scène, et la sortie des Marquises. Et depuis la mort de Brassens je raconte pas.). Les vieux hippies (sur le retour, ça va sans dire, catogan blanc et vieux cuir ou daim, qui recherchent les rééditions d’albums de leurs folles années. Les bobos lecteurs des Inrocks qui viennent acheter chaque semaine la sensation de… la semaine, que ce soit indifféremment Mika ou une réédition de Pink Floyd. Mais aussi le bon père de famille qui vient faire son tour, celui qui essaye de dénicher un truc pour éduquer sa jeune fille malheureusement fan de Britney Spears, et celui qui lutte pour installer le casque de la borne d’écoute sur les oreilles de son gamin de 5ans, en lui demandant s’il aime ce qu’il entend (NOTA : vraiment vu, et c’était les White Stripes). Bon, y a aussi un panorama de jeunes de toutes castes, le petits punk qui ressortiront, indifféremment, avec les Pistols, Greenday ou Simple Plan, les goths qui ressortiront avec… je sais pas, j’ai l’impression que tant qu’il y a une tête de mort sur fond noir et que l’artiste a un nom d’origine norvégienne, ça leur convient… Bon, OK, je caricature. Quoique…
 
Bon, je ne saurais résister à vous raconter cette anecdote vécue qui me fait toujours marrer. Ca se passe au rayon livres étrangers de Gibert Joseph (Livres). Deux jeunes goths arrivent auprès de la sympathique « indicatrice de livres » (chef de rayon, peut être… je ne sais pas). Quoiqu’il en soit, la mieux des 2 (ça marche par duo, il y a la meneuse, et sa copine moche… c’est un système immonde, mais si commun…), s’adresse à l’aimable hôtesse de comptoir : « Bonjour (manquait juste le « ma brave »), je cherche Dracula, l’original. En anglais. » Plutôt que de lui faire remarquer que si elle le voulait en français, elle était 2 étages trop bas, elle lui indique la direction du rayon Horreur. Le silence suivant fut palpitant. Voire notre amie gothique avouer à reculons qu’elle en ignorait l’auteur occasionna chez moi un fou rire difficile à contenir. Oui, de la même manière que voir des punk en panoplie (crête, rangers, baggy, T- shirt Greenday, pics badges et tags au Tipp-Ex sur le sac Eastpack, non je n’ai pas fait sponsoriser mon blog, même si c’est la troisième marque que je cite en moins de deux pages.) me dire que le punk c’est un état d’esprit me fait vraiment marrer, les gothiques et leur air hautain généralement généraliser me fait marrer. Oui, pour ceux qui ne me connaissent, pas, vestimentairement, je ressemble à un fan d’Oasis tout ce qu’il y a de plus standard, désolé c’est la seule comparaison qui m’est venue à l’esprit.
 
Bref, revenons en à nos petits disques d’occase qui nous attendent dans leurs bacs. Franchement, le cas Led Zep II est un cas rare. Un BON CD en occase, on le trouvera généralement, dans le meilleur des cas, entre 5 et 10 €. C’est logique, l’occase dépend beaucoup plus de l’offre que de la demande. Et vu que quoi qu’il arrive, le mec qui revend son CD le fait à contrecoeur, enfin sauf les maniaques de la copie, mais généralement, un disque revendu pas trop à contrecoeur, c’est qu’il est mauvais, et là il y a une chance sur deux que ce soit un cadeau… Enfin bref, il faut que le disquaire le reprenne pas pour rien quand même. Donc il ne le revend pas pour rien non plus. C’est marrant le nombre de paramètres qui rentrent en compte dans le marché du disque d’occase. Je me suis fait la réflexion que si ça se peut, quand je trouve un super CD en occase, je me réjouis indirectement qu’un gars se soit fait minablement larguer par une gonzesse* qu’avait super bon goût en matière de musique, ou du moins des goûts similaires aux miens. La situation inverse est possible, mais celle-ci est celle qui me fait regretter le statut d’ « inconnus complets » qu’on ces gens dans ma sphère de connaissances.
 
Les occases recèlent de quelques paradoxes qui m’ont permis de comprendre que, même en occase, on pratique pas les tarifs qu’on veut. Tomber sur un album vendu, en promo, à 7 € (6.99 en fait… no comment), avec, à côté, le même, qui en coûte 9 en occase. Explication : c’est pas le même tirage, et ils ont pas le choix, le prix de revente dépend du tirage. Ca m’a fait un choc. Un petit.
Les occases permettent également d’estimer la qualité d’un album : un album pourri, on en trouvera plein en occase. Un pote m’a rappelé qu’il y a encore peu, si t’allais chez un disquaire d’occase et que tu trouvais pas 10 exemplaires de l’album de Maroon 5 en occase… c’est qu’ils faisaient un inventaire, sûrement. L’autre qui me vient à l’esprit, personnellement, c’est le Diorama de Silverchair. C’est là que me viens à l’esprit un bon conseil de tonton Guic’ the old : fréquentez des gens avec des goûts pourris et faites les occases, Noël vous coûtera moins cher. A l’opposé, j’ai déjà vu des albums des Beatles au boîtier pété, au livret déjà à moitié froissé, pas remasterisé, hein, le CD de 1989 au moins… à 14 €. Normal, le mec qui est assez dingue pour se débarrasser d’un album des Beatles, même Love me Do, hein, on le croise pas tous les jours. C’est d’ailleurs là que m’était venu l’idée de la théorie de la rupture sentimentalo-musicale douloureuse… Bref, j’en arrive au point fondamental de ma théorie tordue : si les chiffres de vente n’indiquent rien sur la qualité d’un album, le marketing y étant aujourd’hui pour beaucoup, le nombre d’exemplaires qu’on peut en trouver en occase donne, par contre, une bonne idée de la qualité de celui – ci. Si un disque est disponible en plus de 5 exemplaires d’occasion, dans un même rayonnage, ne l’achetez pas : c’est une merde.
 
Il y a cependant quelques exceptions notables. La mode actuelle des rééditions immitant les vinyles d’époque (ce qui est complètement con, parce que l’interet d’une pochette de vinyle, c’est sa taille, je veux diire, les petites fenètres de Physical Graffiti c’est sympa, mais en 15 cm x 15 cm ça rime vraiment à rien), les rééditions remasterisées, généralement accompagnées de CD bonus de plus ou moins inédits, font que les disques originaux version précédente se retrouve à plus bas prix, mais aussi que les collectionneurs maniaques revendent leur édition pas remasterisée… Plein de raisons pour voir des chef d’œuvres envair les bacs à soldes. Mais les prix ne défient pas toute concurrence pour autant, ce que j’ai dit sur les Beatles est valable pour les Stones ou Dylan.
 
D’autres raisons peut faire baisser le prix d’un album (je parle de la baisse du prix d’un album neuf, je parle pas d’occase, mais les occases suivent la tendance, sauf exceptions.), je cite en vrac : la mort d’un membre d’un groupe, la sortie d’un best of, voire d’un nouvel album (par exemple sur ce coup, The weirdness, qui a descendu les autres Stooges à 7 €, ce qui devrait être un maximum pour des disques aussi indispensables), et, fait observé plus récement, la sortie d’un biopic au cinéma. Bien entendu, ces conditions peuvent se recouper, on peut tout a fairt sortir un best of d’un artiste qui a fait l’objet d’un film, et ce, peu après sa mort, Johnny Cash m’en est témoin. Mais bon, cette supposition a ses limites, Control n’a pas fait baisser le prix des albums de Joy Division. Par contre, Dylan coûte moins cher depuis quelques temps (film + Noël = Best of + Promos, belle équation.)
 
Bref, je tiens à rassurer les grands leaders des maisons de disques, et vous aussi, amis réfractaires à la technologie mp3, mais vous devez être peu nombreux à rôder sur le net : il n’y a pas vraiment de crise du CD, il y a une crise de la musique… Le problème sera résolu quand vous arreterez de nous vendre la soupe populaire comme vous aimez tant le faire à l’heure actuelle. Un disque n’est pas une machine à laver : ça ne profite à personne qu’au bout de 3 ans on ne s’en serve plus, ni à l’auditeur, ni au vendeur.
 
Voilà où on en est aujourd’hui : le Rock critic n’aime pas les contacts humains, sauf dans une fosse de concert ou dans un magasin de disques (ce qui exclue les FNAC, Virgin et espaces culturels de Leclerc. En particulier celui de Vitry – sur – Seine qui est un scandale. Vraiment.)
 
 
 
* Oui, je sais, ce terme fait vraiment années 50, mais je l’utilise, c’est plus fort que moi. J’aime utiliser des mots désuets… comme désuet.
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commentaires

X
Terrible article!! Si tu croises un gars au pseudo look radiohead qui fait consciencieusement CD par CD tout le rayon indé du Gibert de Lyon (d'ou provient 50% de ma disco), c'est moi!Tu n'as pas parlé de la douleur du fan des Pumpkins qui a acheté la peau du dos ses albums pirates en 1995 (à l'époque ou il avait pas de thune) et qui les voit aujourd'hui à une misère dans les bacs (alors qu'il est un peu plus argenté...)
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G
lyle --> Ce serait trop long à expliquer... surtout que j'y comprends pas tout non plus ;-)G.T. -->  Je suis assez d'accord avec toi, mais le fait est que quad je fais les occases, généralement, je suis pas à le recherche d'un truc précis... résultat, j'ai que le coté "bonne surprise". La frustration, c'est d'en ressortir les mains vides!Chtif--> Les salons... oui, mais il faut se tenir au courant, tout ca... (tiens, j'ai oublié d'évpoquer les brocantes! Record perso à une brocante, Adore, Smashing pumpkins, 2€, le bonheur.)
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C
pour les meilleures occases, guic', faut se jeter directement dans la gueule du loup : les salons du disque et bd !  Antres peuplées par deux catégories de personnes : 1) les fans de Johnny, 2) les quinquas geeks cités par Ska. Seulement voilà, on peut trouver des cd de Supergrass à 1 euro (oui, oui), ou un vinyle de Marquis de Sade à 3. Ca vaut le coup de prendre le risque.
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G
Un chouette article, assez juste... même si je préfère en fin de compte la situation actuelle, la possibilité de trouver de la musique facilement. Bien sûr, j'ai aussi vécu le "plaisir" de trouver d'occase enfin un album que je cherchais depuis longtemps... mais faut voir que pour ressentir ce plaisir, faut aussi beaucoup de frustration, d'attente.... je préfère la possibilité de découvrir plein de choses facilement au plaisir "intense et ponctuel" de trouver une super-occase à côté de longs mois de frustrations...
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L
Contacts humains ?Cékoicé ?
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